30 janvier 2009
La grève à deux vitesses
La grève générale du 29 janvier est en cours avec une très forte mobilisation, encore que l'impact sur les transports ait été moindre que celui attendu par les syndicats. Elle est néanmoins inhabituelle de part la présence plus forte que traditionnellement de salariés du privé en parallèle à la mobilisation de la fonction publique.Quelques commentaires:
- Les revendications des uns et des autres ont visiblement des connotations différentes. Du coté des salariés du secteur public, ce sont les demandes habituelles du plus d'effectifs et du plus de pouvoir d'achat sur fond de contestation des réformes voire du refus du pouvoir en place. Du coté des salariés du secteur privé c'est plutôt la peur de l'avenir et le désespoir qui transparait face à la plus sévère crise jamais affrontée. Une grève à deux vitesses donc entre ceux qui ne risquent rien sur le plan de l'emploi et qui demandent plus et ceux qui se sentent mis au rancard de la société et supportent difficilement la situation et l'incertitude du lendemain, s'ils ne sont pas déjà en situation difficile. J'ai tendance à me sentir plus proche de la détresse parfois totale des seconds que des demandes des premiers.Force est de constater que tout au long de ses dernières decennies, on s'est beaucoup moins occupés des seconds que des premiers.On peut même dire qu'au nom de la défense de l'environnement en particulier,et du fait de leur pouvoir de nuisance infiniment plus faible que ceux du secteur public, on les a sacrifiés.
- La loi dite du Service Minimum a prouvé une fois de plus son inutilité. Il est vrai que c'est une escroquerie intellectuelle d'avoir réussi à baptiser de telle sorte un accord d'entreprise pour prévenir (parait il) et surtout améliorer l'information de l'usager.Merci messieurs les députés! Mais cela n'a rien à voir avec un vrai service minimum comme il en existe dans les autres pays européen comme contrepartie au monopole dont bénéficient les personnels de ces services publics. Voila une bonne douzaine d'année que l'on promet aux usagers de bénéficier d'un minimum de service en cas de grève et que Président après Président, ils se "dégonflent".
- Quant au service d'accueil dans les écoles, même fiasco. Les municipalités socalistes, au lieu d'essayer de trouver comment y arriver, ont décidé de saboter la loi. Dommage pour des démocrates de ne pas vouloir respecter les lois.
- Incidemment, il est curieux que les RTT qui ont accompagné la création des 35 hrs soient devenus pour les salariés un de leur rare moyen de pallier aux grèves de service public sans y laisser des plumes. Merci Martine Aubry.
- La chasse au bouc émissaire, qui est un de nos sports favoris, a encore fait des victimes. Choisissez, c'est la faute aux banquiers ou aux actionnaires?Un peu de simplisme dans un problème infiniment plus compliqué qu'il n'y parait ne peut pas faire de mal. Les banquiers, on s'aperçoit que nous ne pouvons nous en passer. Quant aux actionnaires, ils ont également beaucoup souffert et surtout comment peut on s'en passer?Alors?
- Toutes les personnes "éclairées" syndicalistes, médias ou hommes politiques qui ont pour devoir d'expliquer à tout un chacun le pourquoi du comment, devraient peut être expliquer aux français les mécanismes de l'économie, pourquoi nous en sommes arrivés là et surtout comment en sortir ,sans nous " bidonner" comme ils ont l'habitude de le faire. Nous expliquer ,par exemple leur responsabilité dans l'absence de régulation du marché financier qui est une des raisons majeures du désastre.Ou encore que l'économie peut supporter une baisse des ventes de 2 ou 3 pct mais pas une chute brutale de 15 à 20 pct. Et que donc il faut que nous ACHETIONS le plus possible, tous, pauvres ou riches, plutot que reserver nos dépenses pour plus tard.
Un jour de plus qui permet d'exprimer sa colère mais ne changera pas, hélas, la situation.Je souhaiterais disposer de la baguette magique qui permette de faire redemarrer notre économie...
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