Le CAC 40 sous les 3000 points

Le CAC 40, l'indice des cours de bourse des quarantes plus grosses sociétés françaises à la Bourse de Paris, vient de plonger pour la première fois sous la barre des 3000 points! C'est un évènement particulièrement négatif qui traduit la poursuite de la dégringolade de l'économie financière et industrielle et qui va se traduire pour les placements des français par des pertes de plus en plus graves pour leurs patrimoines. Et quand je parle du patrimoine des français, je parle de tous les français même ceux qui ont des revenus faibles mais qui sont touchés parfois sans le savoir via leurs caisses de retraites, leurs sicav ou même les placements des organismes d'Etat comme le Fonds des Retraites censé assurer le paiement de ses retraites dans les années 2030/2040.

Qu'est ce que prouve cette chute à de si bas niveaux du CAC? Que la crise est loin d'être finie comme l'annonce Monsieur JM Messier de retour dans son livre qui vient de sortir et qu'il va y avoir d'autres ajustements douloureux. Il est facile de faire marcher la planche à billet, nous dit il, mais il est par contre beaucoup plus difficile de faire revenir la confiance qui est nécessaire pour que les investisseurs,-dont l'économie a absolument besoin-, reviennent sur le marché. Or notre Président, qui se mèle de tout et parfois parle trop, recommande fermement aux dirigeants de sociétés de ne pas distribuer de dividendes cette année! Une manière de faire fuir encore plus les petits porteurs qui ont déja vu leur pécule fondre de 30 à 50 pct l'année dernière.Sans compter que distribuer des dividendes, c'est aussi donner du pouvoir d'achat....

Passons sur la faculté de notre Président à parler trop et revenons aux raisons de cet écroulement de plus de la valorisation des entreprises.

Rien que ces derniers jours ont été annoncé la faillite de Nortel, entreprise de télécom canadienne d'origine et mondialement implantée qui a perdu au dernier trimestre 2008 plus que son chiffre d'affaire du trimestre( 3.8 milliards de dollars de pertes contre 2.3 de chiffre d'affaire).Cela va se traduire par des pertes additionnelles pour les banques avec lesquelles elle travaillait, CityCorp et la Royal Bank of Scotland. La Citygroup, plus grande banque du monde, vend tout ce qu'elle peut vendre alors qu'elle a déjà recu 52 milliards de dollars de l'Etat américain ve qui exclut en sauvetage supplémentaire.HSBC aurait besoin de faire appel aux investisseurs pour 20 à 40 milliards de dollars. Quant à la Genéral Motors et à Chrysler, elles ont de quoi tenir trois mois avec les milliards que vient de leur préter l'Etat américain.

Plus près de nous, pour memoire la fermeture de la chaine de magasins populaires britannique Woolworth avec 20 000 emplois supprimés sans coup férir.La mise sous protection du régime des faillites du numéro trois de la Chimie mondiale, Lyondellbasell qui possède en France l'ancien site de Shell Berre, producteurs de plastique qui ne trouvent plus preneurs dans ..l'automobile.Les résultats désastreux de la Deutsche Bank  qui annonce 4.8 milliards d'euros pour le dernier trimestre 2008 et qui visiblement récèle dans ses comptes des pertes supplémentaires considérables. Les résultas de l'industrie de l'aluminium qui plongent après ceux de celle de l'acier.

J'en passe et des pires à venir encore.On nous dit qu'il ne faut pas affoler les populations mais il ne faut pas non plus ne pas leur donner une idée réelle de l'ampleur des bouleversements qui nous attendent.

Pendant ce temps, le plan de relance de Sarkozy n'est toujours pas voté, un mois et demi après son annonce. C'est simple la situation des entreprises s'est plus dégradée dans ce mois et demi que ce que l'Etat va pouvoir leur préter. Et cette lenteur de chenilles processionnaires ne semble effrayer personne comme si justement, comme le disait Pascal Salin,ce n'est pas l'impact effectif des plans de relance, dont l'effet ne sera jamais prouvé, qui intéresse nos hommes politiques mais uniquement leur annonce médiatique qui prouvera qu'ils ont agit

Quand au médias, il y a suffisamment de nouvelles d'actualité comme le mini remaniement ministériel, la grève SNCF ou le bébé de Rachida Dati pour qu'ils ne s'attardent pas sur la vision d'un monde économique qui s'écroule.En plus si vous éliminez les fonctionnaires, les retraités, les médecins et une bonne partie du professions libérales et les enfants, ca ne fait jamais qu'un tiers des salariés qui sont vraiment menacés par les fermetures d'usines et les licenciements. L'embétant c'est que sans le secteur privé, les autres secteurs vont sentir un jour,mais bien plus tard, l'impact de cet écroulement économique.

Quand je pense qu'en 1968 nous avons défilé contre la société de consommation, qu'il existait un Club De Rome pour parler de "Croissance Zero" et que nous constatons maintenant le tsunami que provoque un petit hoquet de cette croissance, peut être devrions nous faire un mea culpa et promouvoir cette fois la consommation.

A suivre