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CaDerange
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16 janvier 2009

Délocalisation intra européenne et courage politique.

L'annonce par la société américaine d'ordinateur Dell du transfert de sa production d'ordinateur du site de Limerick en Irlande vers le site de Lodz en Pologne est une première dans les délocalisatisons intra européennes. C'est aussi une preuve, que ceux qui ont visité l'Irlande au cours de ces dernières années confirmeront, des bénéfices qu'aura tiré ce pays de son adhésion à l'Union Europénne en terme de niveau de vie, bénéfices qui semblent désormais se retourner contre lui face à des pays de l'Est européen aux salaires infiniment plus bas que ceux atteint en Irlande.

Mais mon propos n'est pas là. Ce transfert va susciter beaucoup d'émotion en Irlande chez tous les salariés, directs ou de sous traitants, qui vont être touchés par ce transfert et sans doute un sursaut de sentiments anti européens.Pas de chance donc pour le vote supplémentaire à venir sur le mini traité de Lisbonne.Il n'y a rien pourtant d'anormal dans un tel transfert dans une Europe qui a voulu s'ouvrir des nouveaux marchés vers l'Est en voulant ignorer qu'il y aurait des conséquences sociales.Un choix global en faveur du développement des marchés dans ces pays censés apporter de l'activité aux pays européens développés mais dans lequel on oubliait le risque corrélatif de transfert de certains types de taches, celles de fabrication plutôt que celles de conception et de commercialisation. L'ingénieur ou le businessman plutôt que l'ouvrier ou l'employé.L'Europe de l'Ouest des centres de recherches et des sièges sociaux contre l'Europe de l'Est des usines.

Une problématique qui est d'ailleurs la même que celle à laquelle nous devons faire face vis à vis de la Chine, de l'Inde et des pays émergents. L'inconvénient c'est que nous avons et continueront d'avoir besoins de taches et de postes d'ouvriers, d'employés, d'agents de maitrise voire de cadres moyens.Or l'Union Européenne, sous l'influence des britanniques qui ont abandonné l'industrie depuis longtemps, semble préférer le secteur des services, en particulier financiers, que celui de l'industrie.

Quand il s'est agit de ratifier Maastricht, ceux qui étaient pour sa ratification vous ont il averti que cela entrainerait des transferts et des pertes d'emplois? NON, bien sur, on vous a dit au contraire que l'Europe était une chance pour nous, nos activités et nos emplois.

Et ceux qui étaient contre cette signature l'ont il fait pour cause d'impact sur l'emploi? NON plus,ils vous ont dit de voter contre pour des questions de souveraineté nationale.

Et nos médias supposés nous éclairer au moment de prendre une telle décision nous ont il mis en garde contre ce risque de désindustrialisation.NON bien sur, ils se bornent à répéter les mots d'ordres des hommes politiques

Il n'était pourtant pas très difficile de se rendre compte que les prochaines usines à construire par telle ou telle de nos entreprises le seraient dans les pays à bas cout. Et que de passer de 17 ou 25 sociétés filiales d'une multinationale à, à terme, une seule société européenne n'allaient pas se traduire par le maintien à l'identique des effectifs.

Bien sur, il y avait des avantages à ce que s'agrandisse l'Union Européenne, politiques comme économiques et il n'est pas question de revenir la dessus. Mais "gouverner c'est prévoir" dit la sagesse populaire. Alors peut être aurait on pu étudier les conséquences de cette ouverture de l'Union vers des zones à bas coût de travail et prendre des mesures pour éviter la désindustrialisation que nous constatons aujourd'hui. Du type réorienter des élèves et étudiants vers des activités de services plutôt que de les laisser s'orienter vers les activités industrielles que l'on savait en danger.Ou lancer un programme de développement à l'attention des PME/PMI.

Ou encore s'assurer que les ouvertures d'usines dans les pays de l'est correspondait vraiment à des necessités industrielles liés aux nouveaux marchés et pas à des transferts d'activités. Ou encore étaler dans le temps l'entrée d'autant de pays à bas coût du travail. Bref prévoir des conséquences facilement prévisibles et essayer d'en limiter les effets.Hélas l'actualité nous montre très fréquemment que nos dirigeants savent promettre après tel ou tel évènement catastrophique que les choses vont changer mais rarement de prendre en temps utiles les mesures pour éviter qu'il se produise

Je sais, il est facile de critiquer à posteriori. Mais il n'est pas impossible de prévoir...et de réver 

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Commentaires
O
Bonjour,<br /> <br /> Ce n'est pas un commentaire direct à l'article mais juste pour vous signaler que Mediapart a lancé depuis octobre dernier une carte de la France où sont localisés et comptabilisés tous les licenciements.<br /> La carte et tous les témoignages sont dans la partie CLUB du site qui est gratuite. Il faut aller sur www.mediapart.fr et cliquer sur CLUB.<br /> <br /> En plus il y a un appel à témoins. Et la série se poursuit jusqu'au 29 janvier (logique : jour de l'appel des appels).<br /> <br /> Bref, les cartes sont vraiment bien faites et les chiffres sont humanisés avec les témoignages vidéo ou les interviews.<br /> <br /> Voilà.<br /> <br /> Bonne fin de journée<br /> <br /> Océane
CaDerange
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