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CaDerange
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8 janvier 2009

L'Evolution du marché de la chaussure.

La reprise de la marque de chaussures de luxe, Charles Jourdan, par le groupe Royer nous fait toucher du doigt l'évolution de cette production et au delà de celle de toutes les "fabrications de main d'oeuvre" en France et dans les pays industrialisés en général.

Charles Jourdan, vous en connaissiez peut être la marque,pas nécessairement pour en posséder une paire mais plutot pour en avoir remarqué les publicités ou être passé par hasard devant un chausseur qui en vendait. Charles Jourdan était donc un des fleuron de la chaussure de luxe de la ville de Romans sur Isère, une ville du département de l'Isère dont cette industrie faisait vivre la population. Hélas la concurrence asiatique mais aussi italienne aidant, elle a été mise en liquidation judiciaire il y a plus d'un an. Je passe sur les tentatives plus ou moins douteuses de reprise de l'entreprise.

Finalement c'est un groupe français de la chaussure parfaitement inconnu du grand public, le Groupe Royer, qui a emporté la marque...mais pas l'usine ni le personnel (197 personnes). C'est simple " le prix de la main d'oeuvre en France ne pouvait s'adapter au temps necessaire pour réaliser une chaussure" a t il déclaré.

Car le groupe Royer a bati son (petit) empire sur le modèle de la sous traitance de la fabrication dans les pays asiatiques avec 85 pct d'une production de 29.6 millions de paires qui y sont produites. .Ce sont cinq bureaux de "sourcing" ( achats) en Chine, au Vietnam et en Inde qui assure l'approvisionnement des ventes du groupe à partir d'un bureau d'études qui définit et dessine les modèles qui seront fabriqués par les divers fournisseurs dans ces pays.La difficulté dans ce type d'organisation du travail, c'est de maitriser la conservation du modèle et d'éviter les copies. Royer a apparemment maitrisé cette problématique.

Le groupe Royer est basé à Fougères et était connu jusqu'à présent par modèles sous licence des marques Naf- Naf,Converse,Star Wars,babar ou Lucky Luke  vendus en grande distribution et en boutiques.Il a commencé à s'intéresser au secteur de la chaussure de luxe en rachetant la marque Stéphane Kélian en déconfiture quelques années avant et déjà à Romans.La reprise de Charles Jourdan va se traduire concrètement par le renforcement du bureau d'études existnat de Stéphane Kélian pour pouvoir dessiner et définir les futurs modèles Charles Jourdan.

En quelques années voici une industrie qui est passé de la conception et de la fabrication par des ouvriers très spécialisés en France au repliement en France sur une marque, un bureau d'études, du marketing et de la vente avec la fabrication effectuée dans le tiers monde...    

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Commentaires
M
Pour trouver les marques qui fabriquent encore leurs produits en France, il y a http://www.hexaconso.fr. Avec quelques marques de chaussures qui résistent encore à la délocalisation massive.
V
c'est pas pour demain que vous verrez du jourdan MADE IN FRANCE a romans.jourdan a romans c'est de l'histoire ancienne.....
Y
Je suis un fan de Jourdan depuis plus 30 ans. J'ai eu ma premiere paire des l'age de 15 ans, car gate, je suivais ma mere dans les magasins Jourdan.<br /> Des lors qu'on decide d'acheter une marque, c'est que l'on desire acheter un nom, une histoire, un design, un savoir faire. Jourdan, c'est la fierte d'un savoir faire made in France+Italie+Espagne. C'est une classe qui disparait completement maintenant. Autant acheter des chaussures au Prisunic. C'est triste, mais on est habitue. Donc, je resterai client Weston pour longtemps.
V
c'est bien beau de vouloir faire du jourdan.mais avant d'avoir la qualité de travail du boulevard voltaire:il y a du boulot.on ne fabrique pas du charles jourdan comme une vulgaire bascket a 2 balles.déja rien que le jourdan bis fabriquée en espagne(bonjour les dégats).
G
On assiste, dans le domaine de la chaussure comme dans celui du textile et de biens d'autres secteurs, à une véritable mise à mort de nos capacités de production, à la perte du savoir et de l'expertise qui faisaient la force de ces fleurons de notre industrie, au profit de pays qui produisent, sans états d'âme, dans des conditions souvent déplorables mais à des coûts imbattables ...<br /> Attention, cependant, à la qualité ... Des précédents récents devraient inciter nos entreprises adeptes de la délocalisation à la prudence ...
CaDerange
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