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CaDerange
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22 décembre 2008

Leçons à tirer de la Présidence Sarkozy

La Présidence de la France de l'Union Européenne se termine et nos médias se répandent désormais pour faire dire aux uns et aux autres, journalistes ou homme politiques étrangers des 27 pays de l'Union ce qu'ils ont pensé de l'action de notre Président. La réponse est généralement favorable, même si un panel de journalistes plus sevères que les autres ne lui a octroyé qu'un 13.2 sur 20.Par contre, l'insistance à vouloir le faire reconnaitre urbi et orbi fait réapparaitre cette "arrogance" française qui nous est tant reprochée et qui justement avait disparu ces six derniers mois

C'est aussi mon avis personnel que notre trublion préféré a su secouer une Europe un peu engluée dans son rythme habituel quasi pontifical. C'est vrai également que dans la période de crise que nous venons de vivre, il fallait justement quelqu'un d'énergique à la tête de ce conglomérat de 27 pays pour arriver à le faire travailler à marche forçée. Un grand bravo donc à Nicolas Sarkozy.

Après cette reconnaisance une fois pour toutes de son action,le plus intéressant reste les leçons à tirer de cette période agitée. La première, c'est la confirmation que la politique s'est tout aussi mondialisée que l'économie et qu'il n'est plus possible de résoudre les problèmes sociaux économiques à l'échelle d'un pays européen individuel tant les économies, les problèmes monétaires et sociaux sont désormais interconnectés.Ce n'était pas évident précédemment à cette crise et je ne suis pas sur que ce le soit devenu pour tout le monde.

Si on part de ce principe, on devrait voir les réticents à l'euro se décider à joindre la zone euro, de même que les réticents à entrer dans l'Union Européenne( Norvège, Islande, Suisse etc) se décider à faire acte de candidature. En cas de pépin on est quand même plus fort à 27. Demandez par exemple aux Islandais.

La deuxième conséquence est qu'il est absolument impossible de gérer une période de crise mondiale comme celle que nous avons vécu en changeant de Président tous les 6 mois et en passant éventuellement d'un Président fort parce qu'il représente une économie forte et importante à un Président qui ne représente que lui même! Qu'aurait pu faire le prédécesseur slovène de Nicolas Sarkozy, quelle que soit sa valeur personnelle, dans ces mêmes circonstances? Sans doute infiniment moins. Et que pourra faire son successeur tchèque, eurosceptique de surcroit, dans une crise qui est loin d'être terminée, nous allons le voir.

On a parlé à une époque d'une Europe à deux cercles. Celui des pays importants économiquement, du trio France Allemagne Grande Bretagne à un cercle plus étendu à 7 ou 8 pays, et celui des petits pays ou des pays moins développés. Une idée pas facile à faire accepter mais qu'il faudrait peut être ressortir des cartons pour voir si et comment elle pourrait fonctionner. Car il est sur que ce premier cercle est le seul qui a la puissance économique, industrielle et financière pour pouvoir réagir et relancer( et encore de manière coordonnée) la mécanique économique.Pourquoi ne pas le reconnaitre?

Autre conséquence qui est apparu cette fois à l'occasion de la crise géorgienne,l'absence d'une politique commune vis à vis du grand voisin Russe du fait de l'absence d'une défense commune d'une part et d'une politique énergétique commune de l'autre. De ce fait nous n'avons pu jouer que les tigres de papier, n'ayant pas d'armée européenne crédible et étant totalement dépendant de la Russie pour l'approvisionnement énergétique de certains de ses membres majeurs.

Enfin je voudrais saluer la position courageuse d'Angela Merkel qui fut la seule à se préoccuper de l'impact de la politique environnementale activiste de l'Union Européenne sur les emplois, une denrée devenu subitement rare. Elle en fut vilipendée, voire même mise à l'écart de manière incorrecte lors de la réunion tripartite Sarkozy/Brown/Barrosso, alors qu'il lui fallait beaucoup plus de courage, dans un pays à forte minorité verte et à quelques mois de ses élections,pour prendre une telle position que pour suivre l'air du temps.

Messieurs les Irlandais, à vous de reconnaitre maintenant cet état de fait...

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CaDerange
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