Irak : Les américains sur le départ ?

La bonne nouvelle de la semaine, parmi les catastrophes physiques et économiques, est passée de ce fait presque inaperçue, il s’agit de l’approbation par le Parlement irakien de l’accord de sécurité avec les Etats-Unis. Un vocable qui cache le plan de départ du pays de l’armée américaine que l’administration américaine sortante avait négocié avec les Irakiens. Comme si Georges Bush avait tenu à passer à son successeur un pays débarrassé du guêpier dans lequel il l’avait mis….

Le dit accord de sécurité prévoit une évacuation totale par les troupes US du pays pour fin 2011 et une sortie des agglomérations dès l’été 2009. C’est dire que le transfert de la responsabilité et de la gestion de la sécurité à la police et à l’armée irakienne est désormais fixé. Il sera néanmoins possible pour les autorités irakiennes de faire appel au maintien de troupes américaines, en particulier pour de la formation ou du soutien logistique.

Autre volet de l’accord, il libère les troupes américaines de toute responsabilité et poursuites pour leurs actions sur le sol irakien dans la plupart des circonstances.

Pour satisfaire les Sunnites (ce sont les Chiites qui détiennent le pouvoir réel), il a été prévu néanmoins que cet accord de sécurité  soit soumis à un référendum avant juillet 2009 pour l’approuver mais on voit mal comment le peuple irakien pourrait ne pas l’entériner. Le vote au Parlement a été acquis, en tous cas, à une large majorité.

L’Irak va donc entrer quasi immédiatement dans une phase post américaine, c'est-à-dire dans la lutte pour le pouvoir futur entre les Sunnites qui avaient ce pouvoir du temps de Sadam Hussein et l’ont perdu pour n’avoir pas voulu jouer le jeu de la démocratie et les Chiites qui ont bénéficié du pouvoir américain pour s’en emparer mais qui se subdivisent entre les proaméricains au pouvoir et les antiaméricains de Moqtada el Sadr.

Quant aux américains ils vont pouvoir graduellement transférer leurs troupes en Afghanistan et y poursuivre leur lutte contre le terrorisme dont l’attentat de Bombay montre qu’il  est toujours virulent et continue de menacer la paix du monde.

C’est peut être cette phase de transition qui explique le maintien dans l’équipe de Barrack Obama du Secrétaire à

la Défense

, Robert Gates. On ne change pas de cheval au milieu du gué, dit la sagesse populaire.