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CaDerange
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30 octobre 2008

Greenspan s'était planté !

greenspan_190J'ai eu l'occasion dans ce blog de souligner en plusieurs occasions la responsabilité personnelle de celui que l'on a considéré pendant de nombreuses années comme le gourou de l'économie moderne. Celui qui, par sa politique de diminution du taux de refinancement des banques auprès de la Reserve fédérale jusqu'à aussi bas que 1 pct d'intérêt, a crée la crise du subprime pour, pensait il, relancer l'économie américaine après le 11 septembre. J'ai nommé Monsieur Alan Greenspan, à la tête de la Reserve Fédérale pendant 18 ans et parti avec les honneurs début 2006.

Il vient d'être convoqué par la Congrés américain pour s'expliquer sur les circonstances de la crise financière actuelle devant la Commission chargée du controle de l'action gouvernementale le 23 octobre.

Il a expliqué avoir toujours cru, quasi idéologiquement, à la supériorité du marché libre parce que,dit il, "ca faisait quarante ans et même plus que cela fonctionnait exceptionnellement bien". Et que donc la crise actuelle  " le plongeait dans un grand désarroi".

Sa grosse erreur a t il dit a été "d'avoir fait l'erreur de croire que le sens des banquiers de leur propre intérêt, était la meilleure protection qui soit"!!! Une naîveté qui, pour nous français, toujours soupçonneux,parait curieuse mais que j'ai toujours remarqué chez nombre d'américains, même à haut niveau.

Questionné par le Président de la Commission, Henry Waxman, il a admis que "sa vision du monde, son idéologie n'était pas la bonne et ne fonctionnait pas" ! Monsieur Greenspan avait pourtant eu dans sa longue carrière l'occasion de vivre différentes crises,le crash du lundi noir de 1987, une crise que j'ai vécu moi même à New York,la recession qui suivit la première guerre du golfe dans les années 90/91, la crise du Mexique de 95/97, la crise asiatique de 97/99, et l'éclatement de la bulle Internet en 2000. De quoi pourtant sentir venir longtemps à l'avance,-sinon à quoi servirait l'expérience-,"la dimension beaucoup plus grande de la crise que ce qu'il avait imaginé"  et le "tsunami que vivait le marché du crédit".

Bref le grand homme s'est totalement planté...

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Commentaires
L
La forme des déclaration de greenspan sont étonnantes par leurs "naiveté". Cela les rend plutôt suspects car on peut douter que M. Greenspan ne soit pas un homme très intelligent.<br /> <br /> On peut aussi supposer qu'Alan greenspan savait très bien ce qu'il faisait et qu'il en connaissait les risques. <br /> <br /> Il a du essayer de corriger les (mauvaises) décisions de l'adminstration Bush. Plutôt que de dénoncer (comme des économistes américains de renom l'on fait) il a choisi de cacher la poussière sous le tapis.<br /> <br /> On peut l'accuser au mieux de lâcheté au pire de complicité, mais difficile de lui accorder la naïveté.
Z
Pour un libéral, c'est à dire un défenseur des libertés, l'auto-régulation n'est pas qu'une idéologie, c'est un fait. A l'inverse, chez un français dont la méconnaissance économique est aussi grande que son arrogance, c'est une doctrine dangereuse. Pourtant la réalité des faits montre qu'en des circonstances normales, c'est l'américain qui a raison, le marché est le mieux à même de s'équilibrer par la multiplicité des facteurs individuels qui, s'additionnant, parviennent à fabriquer l'équilibre.<br /> Dans un contexte perturbé, ou les dysfonctionnements provoquent des comportements se sauvegarde, l'équilibre a de grands risques d'être rompu. C'est là que le pouvoirs publics ont leur mot à dire, en tant qu'autorité de régulation et d'arbitre. Ça ne remet pas en cause le libéralisme. Le libéralisme demande le minimum d'intervention de l'état, ce qui ne signifie pas son inexistence en tant qu'acteur.<br /> A l'opposé la doctrine française, toute interventionniste ne donne pas de meilleurs résultats, et à peine l'économie est-elle remise d'un soubresaut d'une intervention étatique qui ne mesure pas, faute de ne pas le pouvoir pour des raisons structurelles (les meilleurs ordinateurs ne calculent qu'en fonction des effets qu'on leur a signalés, mais ne peuvent inventer ceux qu'on ne prévoit pas nous-mêmes, et qui sont les résultats des intelligences des hommes), les incidences de ses décisions, qu'on remet une autre couche législative ou réglementaire pour contrer les mauvais effets de la mesure précédente, sans plus mesurer l'impact de la suivante. Ainsi vogue-t-on dans un marasme législatif et réglementaire qui tente de diriger l'économie sans parvenir à des résultats satisfaisants... En définitive, entre la naïveté des uns, et la méfiance des autres que vaut-il mieux ? J'ai personnellement une préférence pour la liberté et l'initiative, et ait tendance à m'en remettre à la naïveté.
CaDerange
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