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CaDerange
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23 août 2008

Impressions sur l'invasion Russe en Georgie

Il se trouve qu'au moment même de l'envahissement de la Géorgie par les troupes russes, je me trouvais en territoire russe, à St Petersbourg, ville dans laquelle a commencé la carrière politique de Vladimir Poutine.

Un mot d'abord sur l'ambiance de la ville et sur la manière de vivre de ses habitants. Plus rien à voir avec l'Union Soviétique d'il y a trente ans. Peu ou pas de police, peu ou pas de controle tatillon et très long à l'entrée ou à la sortie du pays, plus d'impression que des "oreilles ennemis  vous écoutent" comme à une époque. Bref, peu de différence avec la manière de vivre dans une ville occidentale d'aujourd'hui.

Quant aux évènements ils ont été occultés par les images des Jeux Olympiques qui passaient en permanence sur les écrans.

Ne connaissant pas le russe ni l'alphabet cyrillique, il ne m'a pas été possible de ressentir l'atmosphère qui entourait l'évènement dans la ville ni dans les médias, sauf l'impression diffuse que c'était un non évènement pour les russes.

J'ai par contre pu jugé de la manière dont il était traité par les télévisions françaises, américaines et britanniques.La télévision française était représentée par TV5 Monde, la télivision francophone des télés Suisses Canadiennes et Française et par France 24, la nouvelle chaine française de France Télévision que nous n'avons pas l'occasion de voir en France. La télé américaine était représentée par CNN et d'autres chaines et la télévision britannique par la BBC.Les images étaient les mêmes sur toutes les chaines et probablement les mêmes que celles qu'il vous a été donné de voir à la télévision française, les chars russes sur les routes géorgiennes, dans la ville de Gorki, se rapprochant de plus en plus de Tbilissi et sans aucune intention visible de se préparer à s'en aller, le tout sur fond de destruction.

Quelques séquences dramatiques comme la mort de deux journalistes, le tir d'un soldat russe à bout portant sur d'autre journalistes, ou l'attaque en territoire ossète sur le véhicule de journalistes turcs qui échappèrent de peu à la mort. Le déséspoir des femmes et des enfants à la recherche d'une nourriture quelconque.Pas de traces de l'armée géorgienne et donc de quelque résistance que ce soit de leur part. L'évidence d'une domination sans partage de chars russes en très grand nombre et sans adversaires.

Quelques informations curieuses. Un reportage de FR3 en Ossétie du Sud sous controle russe dans lequel on fait parler une vieille dame qui nous dit que son village a été détruit par les bombardements russes puis qui affirme que ce sont les géorgiens les ont attaqués. Une femme géorgienne qui apporte des tomates à des soldats russes bien calmes sur leur chars.

Image de notre Président et du Président Medvedev à la sortie de la discussion sur l'accord de cessez le feu qui se laisse aller à quelques insultes sur son homologue géorgien. Embarras du même Président Medvedev pour donner une explication à l 'avancée russe en territoire géorgien puis à son maintien en Géorgie. Bonne prestation du Ministre russe des affaires étrangères et de vice premier ministre pour expliquer la position de leur pays. Vladimir Poutine non vu durant les évènements.Un Saakaschivili médiatique et convaincant.

Une Europe inexistante à l'exception de la prestation de Nicolas Sarkozy qui, sans mandat des pays membres de l'Union Européenne, si j'ai bien compris, a su tirer son épingle du jeu avec son accord de cessez le feu. Mais aucune prise de position dans le conflit. Une Angela Merkel embarrassée mais courageuse néanmoins de donner son soutien à la Géorgie alors que son pays est totalement dans les griffes énérgétiques de la Russie et de Gazprom.Le soutien des premiers ministres des pays baltes et de la Pologne à Saakaschvili. Par contre il ne m'a pas semblé avoir entendu grande réaction des autres ex pays soviétiques, Hongrie, Tchéquie,Slovaquie, Roumanie et Bulgarie

Heureusement pour la Géorgie qu'il est resté l'Amérique de Bush et de Condoleza Rice pour la défendre. Je vous laisse deviner l'issue de la guerre si les Etats Unis, sans pouvoir faire grand chose néanmoins, s'étaient montré aussi détaché des évènements que l'Europe!

Un grand moment néanmoins, l'interview, sur un mode sévère mais ferme, du Vice Premier Ministre russe par un journaliste anglais de grand talent à la BBC qui a su poser les bonnes questions,courtoisement mais fermement et la très bonne réplique qui lui fut donnée, tout aussi courtoisement et fermement par le dit Vice Premier Ministre. Bien malin nénamoins qui pourrait affirmer que tout ce qui a été dit sur les attitudes des uns et des autres reflétaient bien la vérité du terrain.

A suivre...

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CaDerange
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