Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CaDerange
Archives
16 août 2008

Le temps des politiques et le temps de l'industrie...

Nos hommes politiques, grands adeptes de l'effet d'annonce et de la langue de bois, ont tendance à considérer qu'un problème est réglé dès le moment où ils ont annoncé qu'ils avaient pris telle ou telle mesure. Nous également qui les croyons.

Il y a loin de la coupe aux lèvres, hélas, et entre les annonces, la mise en oeuvre des mesures et la résolution des problèmes il peut se passer des années, voire le problème n'être jamais résolu. Ainsi en est il du problème des émissions de CO2 et du réchauffement climatique pour lequel nos politiques considérent qu'ils ont fait leur travail parce qu'ils ont signé Kyoto. Yaka, Yapluka, et honte à ceux qui ne l'ont pas signé.

La difficulté réside justement dans l'application de ces engagements,dans leur faisabilité, dans leur impact éventuel sur d'autres secteurs de l'activité humaine, en particulier économique et dans le temps necessaire pour "faire bouger les choses".Or dans le domaine industriel, le temps pour rendre les choses effectives est beaucoup plus long que les politiques et le grand public ne le pensent.Pour des installations industrielles,il faut en effet:

  • Commencer par sensibiliser les personnels à piloter les processus dans une optique de minimisation des émissions en plus de l'optimisation de la production elle même
  • Mettre en oeuvre les améliorations des installations de combustion, toujours possibles, pour en améliorer l'efficacité.
  • Identifier les améliorations possibles de procédés de production qui permettent de réduire les émissions tout en maintenant la productivité au minimum, une quadrature du cercle qui est la clé de leur réussite car il est exclu dans l'industrie que l'on puisse diminuer la productivité et pénaliser les prix de revient sous peine de devoir disparaitre à terme
  • Une fois des amélorations identifées, les formaliser, calculer leur cout et le retour sur les investissements nécessaires, les faire approuver par rapport à d'autres projets et les mettre en oeuvre une fois approuvés. Tous processus qui prennent un minimum de deux ans dans une usine ou des installations déjà à la pointe de la technique.
  • Mettre au point le nouveau processus pour qu'il réponde aux espoirs mis en lui.
  • Etudier et mettre en oeuvre les possibilités de substitution de combustibles
  • Etudier et mettre en oeuvre les possibilités d'utilisation du recyclage

Tout ceci prend énormément plus de temps que l'on ne peut penser. C'est un état d'esprit à installer pour le long terme mais les premiers résultats ne peuvent s'observer avant deux ans. Au total l'avis de l'ensemble des industriels en France est que ce que l'on peut espérer de mieux sans affecter la croissance économique est de 25 pct de réduction d'émissions de CO2 en ....Quinze ans, soit d'içi 2023. Alors quand on parle de 60 pct de réduction d'émission d'içi 2050....

Il serait intéressant que les pouvoirs publics puisse définir un potentiel réel de diminution d'émissions et un timing pour les sources d'émission qui dépendent de son action, l'amélioration de l'habitat par exemple, celles des comportements énergievorace au volant ou dans la vie personnelle( Climatisations, Piscines, Gros véhicules,Voyages...), l'amélioration des infrastructures et des transports publics etc etc.

Au moment où commencent les discussions sur les engagements du successeur de Kyoto, ce serait pourtant bien utile.    

Publicité
Commentaires
CaDerange
Publicité
Publicité