Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CaDerange
Archives
1 juillet 2008

Dette: L'exemple Portugais

Nous ne sommes pas les seuls en Europe et ailleurs à vivre au dessus de nos moyens et à dépenser plus que nous ne gagnons. La solution traditionnelle qui consistait à dévaluer la monnaie n'étant plus à notre portée du fait de l'Euro, il faut impérativement en revenir un jour ou l'autre à l'orthodoxie financière et à ne dépenser que ceux que nous gagnons. Mais voila, nous, français, habitué depuis 25 ans à vivre à crédit ne savons pas comment faire.

J'avais eu l'occasion de signaler dans ce blog la méthode canadienne qui a consisté, dans une situation financière semblable à la notre, à repartir de la feuille blanche en quelque sorte et à se reposer la questions des missions régaliennes qui doivent impérativemment rester dans le giron de l'Etat et être assuré par ses fonctionnaires, de celles qui , tout en restant sous la responsabilté de l'Etat, peuvent être assurées en faisant appel au privé et de celles qui n'ont plus de raison d'être assurées par l'Etat.C'est grace à cette méthode qu'il y a dix ans environ l'Etat Canadien a pu rééquilibrer dépenses et recettes et graduellement rembourser la dette colossale, semblable à la notre, qui l'étouffait. Vous pouvez encore aller voir comment fonctionne cet état.Il fonctionne toujours, dix ans plus tard, sur la base d'un budget en équilibre !Bravo

Plus près de nous, la même mésaventure budgétaire touchait le Portugal, qui en  2005, s'était retrouvé avec un déficit d'éxécution de son budget de 6.1pct de son Produit National Brut et une dette de 64.7 pct de ce PNB. En d'autre terme,8 mois de travail de tout le pays pour rembouser la dette à ses créanciers!

C'est alors qu'est arrivé au pouvoir un socialiste, José Socratés,qui a jugé le problème de la dette suffisamment grave et invalidant pour le pays pour décider de s'y attaquer avec vigueur.Les résultats sont là. Deux ans plus tard, en 2007, le déficit public était tombé à 2.6 pct et en 2008 il est prévu tomber à 2.2pct. Quant à la dette, elle est en légère régression à 63pct environ. Autre particularité, la Sécurité Sociale Portugaise est en excédent de 1.2 milliards d'euros!

Le diagnostic de José Socratés sur la situation quasi désespérée du pays était qu'elle était due au fait que le pays croulait sous la charge de son administration et du poids de ses institutions et organismes . 700 000 fonctionnaires pour 10 millions d'habitants, soit en terme équivalent pour la France et sa population de 60 millions d'habitants, 4.2 millions de fonctionnaires, un chiffre inférieur pourtant aux effectifs actuels. Et pas moins de 568 organismes publics ou parapublics, instituts ou commissions diverses.

José Socratés  considéra que le problème de la dette était suffisamment critique et invalidant pour le pays pour qu'il décide de devoir s'y attaquer en premier. Il décida de ne remplacer qu'un fonctionnaire partant en retraite sur deux et de diminuer le nombre de postes de direction dans la haute administration de 25pct. Il supprima également pas moins de 187 des organismes publics. Enfin il fallu désormais faire preuve de son mérite et de sa compétence pour avoir droit à des augmentations et promotions. Gageons qu'il a du réduire également sensiblement les avantages qui vont avec les postes.

Coté recettes, le TVA passa de 19 à 21 pct avant de revenir ces jours derniers à 20 pct.Quant à l'age de départ en retraite il a été fixé à 65 ans et s'ajustera automatiquement en fonction de la progression de l'espérance de vie.

Comme vous pouvez l'imaginer, tout ceci ne s'est pas fait sans des manifestations multiples de ceux que ces mesures touchaient. Je ne peux pas vous promettre, d'ailleurs, que José Socrates sera réélu triomphalement au prochaines élections mais au moins il aura fait le travail de nettoyage des comptes qui était indispensables et laissera place à peu près nette à son successeur.

Nous sommes, en France, dans une situation financière équivalente qui avait été prise en compte( un peu) dans les débuts de la campagne présidentielle avant de tomber aux oubliettes. Sans doute était ce un sujet trop " difficile" pour les Français ou trop risqué pour les candidats. Depuis vous n'en avez quasiment plus jamais entendu parler. On hésite même à dire qu'effectivement "il n'y a plus d'argent dans les caisses" pour ne pas affoler les électeurs.On est passé du remplacement d'un fonctionnaire sur trois à un sur deux,On n'a toujours pas conclu sur l'avancement de l'age de la retraite d'un petite année à 61ans,et notre Sécurité Sociale est toujours largement en déficit sans que nous sachions comment équilibrer les comptes sans grève générale. Enfin on a l'impression que l'on crée tous les jours de nouveaux organismes, Hautes Autorités, Centre d'étude de ceci ou de cela, sans jamais faire le compte de ceux existants,s'assurer que le nouvel organisme ne fait pas doublon avec des organismes déjà existants ni bien sur en supprimer. Avec les avantages statutaires qui vont avec car bien sur, ces messieurs, comme on dit chez l'Oréal, "le valent bien" !

Quant au train de vie de l'Etat que vous financez, c'est toujours BlingBling...

Je vous laisse à votre réflexion sur cette comparaison frappante...

Publicité
Commentaires
CaDerange
Publicité
Publicité