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CaDerange
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21 mai 2008

Service minimum: une autre reculade?

Une des promesses phares de la campagne pour les présidentielles de notre Président était le Service Minimum pour les services publics comme c'est le cas dans la plupart des pays d'Europe et comme c'était la demande très majoritaire des français.Où en sommes nous plus d'un an après le début de sa Présidence?

Dans deux messages des 11 janvier et 23 fevrier 2008, je vous avais fait part de l'escroquerie morale que constituait la loi dite du Service Minimum du 21 aout 2007 qui n'était qu'une loi de "prévention des conflits" et "pour une meilleure information des usagers" qui se bornait à trancrire en loi les accords d'entreprises de la RATP/SNCF et à refiler le mistigri de la mise en place de ce service minimum aux entreprises avant le 1er janvier 2008.Cette obligation se traduisit par un accord à la RATP pour la mise en place d'un "plan de prévisibilité" qui imposait aux employés de se déclarer comme devant être en grève 48 hrs avant cette grève. Cette obligation fut attaquée par le syndicat SUD en référé devant le Conseil d'Etat qui suspendit l'application de cette clause en attendant le jugement sur le fond. Depuis, j'avoue ne plus savoir où nous en sommes mais j'ai bien l'impression qu'à la prochaine grève de la RATP ou à la SNCF, nous nous apercevrons que rien n'a changé. Quand aux transports publics en province, tout le monde s'en moque.

Aujourd'hui nous attaquons la saga du Service Minimum  à l'Education Nationale. Un axe d'attaque différent du à l'astuce de Monsieur Xavier Darcos qui n'a pas essayé de mettre en place un Service Minimum, lequel implique la participation des enseignants, mais un Service d'Accueil qui se borne à ce que les mairies utilisent leurs employés municipaux pour accueillir les élèves et s'en occuper pendant la journée. Levée de boucliers des mairies socialistes qui ont refusé(officiellement du moins) de mettre en place un tel service. Quant aux enseignants ils sont contre forcément, peut être parce que c'est avec leurs salaires que ce service est financé.

Sans doute agacé d'attendre, le Président est monté en ligne mais en tournant à nouveau autour du pot. Ce n'est pas un Service Minimum qu'il a demandé au gouvernement de mettre en place, mais une loi qui reconnaisse le droit des parents d'élèves à disposer d'un Service d'Accueil en cas de grève !! Etonnant cette incapacité à vraiment toucher à ce sujet. Mais comme on  a promis, on le fait par la porte de derrière en quelque sorte.

On va voir comment cela va se terminer. Je prends le pari que nous aurons bien un Service d'Accueil car les municipalités ne pourront tenir éternellement sur ce refus d'accueil sans prendre des risques électoraux sérieux, mais ca se fera avec du personnel municipal, à vos frais donc, et sans contribution des enseignants.

100pct de reculade sur cette promesse électorale, Monsieur le Président !

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Commentaires
Z
Le financement du service d'accueil est déjà inscrit en dotation de l'état. Vous le dîtes vous-même, c'est une ponction sur les traitements non versés aux grévistes. Donc, ça ne coute rien aux municipalités, sauf à mesurer en comptabilité analytique le coût du transfert temporaire du main d'œuvre, évidemment. Si les enseignants s'en inquiètent, qu'ils reviennent à la notion de propriété, de dû, de paiement pour savoir que cet argent ne leur appartient pas.<br /> Sur le principe du Service d'Accueil, la mesure est intelligente et politiquement très habile. L'habitude des grévistes de profiter plus des bouleversements provoqués par la grève que par la grève elle-même va peut-être enfin cesser et peut-être reviendra-t-on peu à peu à ce qu'est une grève : un litige entre employeur et salariés sur les conditions de travail, et non la prise à parti de la population dans une revendication politique.<br /> C'est surtout ce qui fait grogner les syndicats enseignants, c'est que l'impact de la grève sera moins important en termes de désorganisation.<br /> <br /> Sur le principe de l'instauration d'un service minimum, il faudra une révision constitutionnelle, et là, c'est pas gagné.
CaDerange
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