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CaDerange
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18 mars 2008

Prix:La montagne accouche d'une souris.

La crise politico-médiatique générée par le journal 60 millions de consommateurs avec son numéro Spécial Prix dénonçant les hausses "abusives" de la grande distribution se termine comme on pouvait le penser: La montagne à finalement accouché d'une souris

Les services de la DGCC, activés avec retard par leur ministre, ont rendu leur verdict. Les prix ont bien augmenté dans la grande distribution mais pas exagérément par rapport à l'augmentation des prix que leurs centrales d'achat ont subi sur cette période.Sur les 20 produits nommés par 60 millions de consommateurs,les prix facturés aux centrales d'achat ont augmentés de 0 à 21 pct entre fin 2007 et début 2008 et ont été repercutés dans les prix au consommateur final avec le même ordre de grandeur.Pas trace non plus de l'augmentation abusive du jambon de chez Fleury Michon. En d'autres termes, il n'y avait pas de quoi fouetter un chat.

Quel ramdam médiatique pourtant! Une Ministre de l'Economie qui se déplace illico avec sa batterie d'enquéteurs de la DGCC, pour une fois sortis de leurs bureaux,juste au moment où les caméras sont là. Un Premier Ministre qui monte au créneau, dans son style sérieux, pour annoncer les controles. Et un Président qui veut nous montrer sa connaissance de l'anatomie du porc et de son lien avec le fameux jambon. Sans compter les orateurs de l'opposition qui viennent ajouter l'huile sur ce feu préélectoral bienvenu. Et les journalistes qui y vont de leurs multiples débats et interviews agressives aussi pontifiants qu'inutiles.

Quelles conclusions en tirer? Tout d'abord, comment des hommes intelligents peuvent ils croire que les producteurs ont toute liberté d'augmenter les prix comme ils le souhaitent. Et que la Grande Distribution dont l'émergence il y a 50 ans a été liée à une politique de prix de vente aussi aggressivement bas que possible, allait accepter ces augmentations les bras croisés? Alors que les uns comme les autres savent parfaitement que les ventes sont affectées à la baisse par la hausse des prix, ce qu'on appelle l'élasticité des prix?

J'avais eu l'occasion dans un message du 14 novembre 2007 de vous expliquer les difficultés de "faire passer" les hausses de couts au distributeur et pour ce dernier de les faire passer lui même au consommateur final. Lequel consommateur final n'a, hélas, pour se défendre que de diminuer ses achats ou passer à un produit de qualité inférieure. Contrairement à ce que semblent penser nos hommes politiques et nos journalistes, on perd de la marge en période de hausse des prix des matières premières et on en gagne au contraire quand les prix baissent. Quelle ignorance  économique de croire que l'on peut passer des hausses abusives.Il serait déjà exceptionnel de faire passer l'intégralité des hausses qui affectent votre prix de revient!

Autre fait qu'il n'est pas inutile de rappeller à cette occasion. Les entreprises de presse sont soumises aux même règles économiques que les autres entreprises.Elles doivent faire du profit, vendre le plus possible, en d'autres termes "faire du tirage". Or feraient elles du tirage si elles ne trouvaient pas matière à exciter l'intéret de l'acheteur? Il leur faut donc du "saignant" pour vendre plus, en particulier en première page. Si l'enquète de 60 millions de consommateurs s'était terminé par la constatation qu'il n'y avait pas eu d'abus dans les hausses auxquelles nous assistons, sa responsable se serait sans doute trouvé en difficulté au sein de la rédaction de son journal. Dès le moment qu'un journal comme 60 millions de consommateurs décide de faire un enquète de ce type, les conclusions en sont prédéfinies d'avance.Le journaliste qui en est chargé cherche simplement à trouver les raisons aussi objectives que possible de justifier une enquète et une première page qui fasse vendre.

Que nous le voulions ou non nous sommes dans un système de manipulation et contre manipulation et de sensationnel pour vendre...   

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Commentaires
Z
Un journal vend de l'émotion, c'est plus rentable que de vendre de l'intelligence, indigeste pour la majorité des lecteurs.<br /> 60 millions de consommateur a vendu d'abord une hausse révélée à grand fracas, mais qui finalement, se limitait à des prix relevés sur Internet... Et maintenant, après avoir conspué la grande distribution, en continuant à tenter d'attiser le feu par des titres alarmiste, ce périodique se voit bien contraint de voir la réalité : la hausse des cours fait monter les prix.<br /> Tout ça pour ça... lamentable. Et la presse suit, sans une once de réflexion...
A
j'ai 2 remarques à faire :<br /> - primo sur le fait que faire monter les prix n'est pas de l'intérêt du producteur. Il est couramment évoqué le fait que notre vie moderne a crée de nouveaux besoins, une fois qu'une habitude est suffisamment ancrée elle devient un besoin, un impératif et le consommateur n'y renoncera qu'en dernier recours. Je prends pour exemple l'utilisation des téléphones mobiles dont le budget a augmenté de manière disproportionnée... une fois le poisson ferré, l'appât peut être moins digeste ..<br /> - sur 60 millions de consommateurs, j'ai un peu de réticence à admettre votre raisonnement. Certes je comprends qu'un journal désire rentabiliser le cout de ses investigations cependant ce journal s'appuie sur une association qui lui fait remonter des pistes. Je pense que les conclusions sont assez orientées mais dès lors que la décision de publier est prise (ce qui est cohérent avec les objectifs du journal )
CaDerange
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