Bonus/Malus auto...(suite)

Dans mon message du 5 mars sur le sujet en rubrique je vous signalais le changement important que la mise en place du système de Bonus /Malus allait apporter au marché automobile français, voire ultérieurement européen si cette initiative s'étendait.En  gros le Bonus/Malus allait faire évoluer les ventes en faveur des constructeurs généralistes franco-italien et au détriment des constructeurs haut de gamme et en particulier allemands.

Des chiffres commencent à apparaitre sur l'impact chiffré de ce glissement des ventes. C'est ainsi que, chez Renault, les voitures de type Twingo/Modus ont vu leurs ventes s'étoffer pour atteindre 15pct, là où elles n'en représentaient que 12 précédemment. D'après le cabinet Booz Allen, les ventes globales en France, toutes marques confondues, dans ce segment C1 augmenteront de 2.8 pct, celles du ségment C2 immédiatement supérieur(Clio/207) vont monter de 1.7 pct mais celles des grandes berlines type 407/Laguna/Passat vont diminuer de 1.8pct à la suite de la mise en place de cette politique verte.

L'inconvénient, cest que les marges des constructeurs sur les petites voitures sont plus faibles que sur les grandes.C'est la raison pour laquelle ces modèles sont dorénavant fabriquées dans des pays à bas cout de main d'oeuvre, Slovaquie pour les Citroên et Peugeot, Slovenie pour la Twingo ou Pologne pour la Fiat 500. Renault avoue d'ailleurs que les véhicules à meilleure marge dans leur production sont celles obtenues sur leur modèle bon marché, la Logan fabriquée en Roumanie.

L'avenir précisera l'impact sur une plus longue période d'un tel glissement mais clairement il favorisera les délocalisations intra européenne et le transfert des emplois de production de la France vers les nouveaux pays membre de l'Union Européenne. Quant à la baisse globale des marges, elle se traduira par la réponse classique de toute entreprise à l'érosion de ses marges,restructurations et baisse des effectifs.

On ne vous l'avait pas dit, mais la lutte pour l'écologie, qui est absolument nécessaire, aura aussi des conséquences douloureuses... Quand on vous dit que le développement durable est une chance pour l'économie , c'est vrai sur le moyen à long terme et à condition que nous fassions parti des gagnants de cette redistribution des cartes.