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CaDerange
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1 mars 2008

Carnaval des Prix:Au fait,à quoi nous sert la DGCC?

Le numero spécial de 60 millions de consommateurs sur la hausse des prix des produits de grande consommation a suscité un maelstrom de commentaires, étonnements et prises de postures plus ou moins martiales de nos hommes politiques et des journalistes. On nous parle d'opération "coup de poings", de " porter le fer là où ça fait mal" sur fond de visites de supermarchés avec ministres et de démonstration à usage des français sur les liens entre cochon et jambon. Quelques commentaires sur le traitement politicomédiatique de l'affaire.

  • Nul ne s'est préoccupé en premier lieu de vérifier les dires de 60 millions de Consommateurs que je pense sérieux mais qui peuvent néanmoins être entachés d'erreurs.D'autant plus que 60 millions de Consommateurs comme toute publication est soumis à la loi du profit et du tirage et se doit de mettre en première page les dérives les plus croustillantes qu'ils ont pu repérer. Lors de l'émission C dans l'air, il a semblé que l'augmentation du jambon mentionné par 60 millions et le Président n'était pas véritablement établie.
  • Le recherche du ou des coupables est immédiatement à l'ordre du jour. Il nous faut des coupables à vouer aux gémonies ou à clouer au pilori, à votre choix. Il est absolument nécessaire de pouvoir se mettre en colère publiquement pour montrer que l'on tombe du placard, que l'on prend la chose très au sérieux et que " Vous allez voir ce que vous allez voir". Dans ce style seul le premier ministre reste sobre.
  • Il y a semble t il des acteurs sympathiques dans la chaine de hausse des couts et des acteurs antipathiques condamnés d'avance. Les antipathiques, ce sont les producteurs et distributeurs, les sympathiques,que l'on occulte, ce sont les agriculteurs et l'Etat lui même. S'il est vrai que le cours du porc est resté constant voire à la baisse, le cours du lait ou celui du blé ont tout de même profité considérablement... aux agriculteurs.Quant à l'état, il en profite par  l'intermédiaire de la TVA qui prélève ses 19.6 ct sur les hausses de cours.
  • Que peuvent gouvernements et controleurs, pas grand chose dans un économie de marché , sauf dans un cas qui reste à démontrer et qui est très sévèrement puni s'il arrive à être prouvé, celui d'une entente généralisée entre producteurs ou distributeurs. Ces ententes peuvent exister et il y a eu des cas  qui ont suscité des amendes exhorbitantes à leurs auteurs. Espérons que la DGCC arrivera à les trouver et les prouver.
  • Ce qui me parait étonnant c'est que la DGCC dont c'est pourtant la mission semble se trouver sans élements face au chiffres de 60 millions et d'autres acteurs de la presse ou des organisations professionnelles. Alors qu'en principe elle aurait du sortir immédiatement ses propres relevés de prix et ce d'autant plus que la hausse des matières premières s'étalaient depuis des mois dans les journaux  et aurait du susciter de sa part une vigilance particulière depuis des mois. On ne peut être étonné que le prix des pates monte alors que le blé accuse une hausse de 300 pct en deux ans. La seule question est pourquoi une telle brutalité de la hausse, si ça a été effectivement le cas.
  • Autre étonnement, celui des politiques qui ouvrent des yeux incrédules en s'étonnant que dans notre monde mondialisé, la France toute seule ne puisse s'opposer aux mouvements de hausse. Comme si le céréalier français, dans un accès de vertu dont la patrie lui serait reconnaissante, aurait du retirer sa marchandise du marché international pour en réserver à ses concitoyens et à bon marché l'exclusivité. Un exemple de plus de l'ignorance du monde médiatique et politique du fonctionnement des marchés.
    Un élement qui joue sur le prix de vente final des produits, c'est également la hausse des prix du pétrole qui peu à peu se transmet à celle des prix des produis finis. Car pour cultiver,transformer des matières premières puis les transporter il faut partout de l'énergie,dont les augmentations de couts viennent se superposer à ceux des matières premières. De quel pourcentage, je ne sais, et il varie d'un produit à l'autre.Mais là, aussi la DGCC a le pouvoir et les moyens de connaitre l'impact de chacun de élements de la chaine de production
  • Comparer les prix avec ceux des pays étrangers, c'est bien. Un journaliste pourrait il quand même avoir l'idée de vérfier les taux de TVA applicables dans les différents pays afin que ses commentaires reflètent bien la contribution des différents élements de cout du prix final TTC?

Tout ceci pour dire que nous attendons rapidement un jugement autorisé,sérieux et documenté des pouvoirs publics, et de la DGCC en particulier, sur l'évolution des prix publics des produits de grande consommation ,et sur le ou les responsables des hausses, hausse des cours internationaux des matières premières ou augmentations déraisonnables de marge des acteurs. Car sinon cela voudrait dire que nous sommes seulement dans un prurit de déclaration vengeresses pré électorales..

A suivre, si possible avant les municipales.

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Commentaires
L
L'INSEE garde le secret de ses relevés de prix contre tout bon sens économique (reduction de l'asymétrie d'information = gain de pouvoir d'achat, et le travail est payé par l'argent du contribuable). Une petite histoire ici :<br /> <br /> http://guerby.org/blog/index.php/2006/11/19/129-inflation-et-transparence<br /> <br /> Qu'en pensez vous ?
CaDerange
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