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CaDerange
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13 février 2008

Climat/Bruxelles: Et les vilains petits canards?

Par vilains petits canards, j'entends les énergies qui pourraient nous aider à franchir ce cap difficile mais qui ne sont pas bien vues des "experts" pour des causes réelles et sérieuses parfois ou plus simplement par dogmatisme idéologique.

Sont entrés récemment dans la catégorie des vilans petits canards, les biocarburants dont les mêmes experts nous ont vanté les mérites depuis des années et qui se sont développés avec grand succés dans certains pays comme les Etats Unis et le Brésil. Par un retournement de veste qui relativise le sérieux de ces experts, on nous en dit aujourd'hui pis que pendre pour la bonne raison qu'on se rend compte d'effets pervers qu'il n'était pourtant pas difficile de prévoir.Sur le plan énérgétique d'abord le bilan est beaucoup moins glorieux que prévu car pour cultiver il f'aut de l'énergie en quantité non négligeable, et il faut des surfaces arables que l'on a eu tendance à prendre, cf le Brésil, sur...la forêt, l'un des puits de carbone essentiel au bon fonctionnement planétaire du cycle du carbone. Sans compter la concurrence avec les cultures pour l'alimentation humaine qui s'est traduit, de manière anecdotique sans doute mais révélatrice du problème, par la hausse de la tortilla au Mexique ou des pâtes et du pain en Europe. Le mérite de la chose, néanmoins, c'est de nous avoir fait comprendre le caractère fini de notre planète et que les cultures énergétiques viendraient inévitablement contrarier l'alimentation humaine au momen,et même ou la population mondiale est prévue éclater.Incidemment le problème est identique si vous occupez 400 hectares de terre arable pour y implanter un centrale solaire...

Autre inconvénient que l'on semble avoir redécouvert, cultiver du maïs, du soja ou du colza pour fabriquer industriellement des biocarburants veut dire accroitre la consommation de pesticides

Malgré cet avertissement sans frais on continue, nous dit l'Europe.D'abord parce qu'on ne peut pas arréter un bateau lancé et qu'il faudra bien utiliser les productions des usines que l'on a subventionnées par les detaxes accordées à ces carburants par rapport à leur homologues pétroliers. Parce que aussi, nous dit le commissaire européen,cela nous habituera à en consommer ce qui deviendra favorable quand nous passerons aux biocarburants de deuxième génération!! Etonnant n'est ce pas?

La Commission européenne a donc prévu que nous passions à 10 pct de biocarburants dans nos essences et gazoles en 2020,- ce qui est en net retrait par rapport à l'objectif précédent qui était d'arriver à la meme proportion en 2007,seulement-,mais surtout seuls les biocarburants qui permettent de réduire les émissiosn de CO2 de 35 pct seront compatibilisés pour calculer le pourcentage de biocarburants atteint .En très gros cela veut dire que l'objectif à atteindre de 10 pct de biocarburants en 2020 sera exclusivement en biocarburants de deuxième génération.

Second vilain petit canard, le nucléaire bien sur. Que lui arrive t il dans le plan climat de la Commission Européenne? Rien on n'en parle même pas! Alors que le monde bruisse de projets de centrales plus importantes les unes que les autres. Ces Sud Africains, ces Anglais, ces Dubaiotes, Quataris, Indiens ou Chinois doivent etre particulièrement stupides pour ne pas en avoir compris les inconvénients majeurs...Avez vous déjà vu quelqu'un avoir raison contre le reste du monde?Moi non , mais c'est en tous cas l'attitude que révèle la position de la Commission sur le sujet. Notre président s'est battu pour, dans la prolongation du Grenelle de l'environnement, mais les vents contraires qui soufflent de l'Allemagne, de l'Autriche et de l'Irlande étaient trop forts. Le revirement maintenant officiel de la Grande Bretagne en faveur de la relance du nucléaire n'a pas suffi à retourner le rapport de force et les récents succés électoraux des sociaux démocrates à des élections partielles en Allemagne augurent mal d'un retournement de tendance dans ce pays.

Voila donc où nous en sommes et ce qui n'est pas nécessairement évident à la première lecture de propositions forcément complexes. L'ampleur des efforts qui vont vous être demandés apparaissent désormais au grand jour et les orientations choisies ne vont pas, à mon sens, les rendre moins douloureuses à absorber. Le débat est loin d'être fini et nous en reparlerons sans doute de multiple fois.   

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Commentaires
Z
Je suis globalement d'accord avec notre analyse.<br /> Une seule chose me chagrine, parce que c'est la propagation d'un poncif : un metre carré d'herbe absorbe autant de carbone qu'un chêne de 30 mètres de haut, et bien plus qu'un chêne adulte qui ne grandit plus. Abattre un arbre, ce n'est pas un souci sur l'équilibre du carbone si on le remplace par une autre culture. Si, en plus, on ne brûle pas l'arbre, le bénéfice est complet, tout le carbone stocké dans le tronc retourne au milieu naturel, dans le cycle naturel du carbone.<br /> Ainsi, si l'on remplace la forêt amazonienne par des champs de colza, le bilan carbone n'est pas mauvais. Et j'ai déjà eu l'occasion d'expliquer que le cycle du carbone en ce cas était nul, aux consommation d'énergies nécessaires à la culture près. La diversité biologique en prend un coup, elle, par contre.<br /> Enfin, le principal puits de carbone, sont les océans pour plus de 50 %. Une étude de l'an dernier montre que le seul krill absorbe autant de carbone que la production de 30 millions de véhicules. Et si l'on rajoute la sédimentation, c'est aussi du carbone (sous forme de carbonate) qui est absorbé.
CaDerange
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