Fret SNCF: on entre dans le dur des discussions.
Dans le problème du redressement du secteur Fret de la SNCF,après quatre ans de subventions sans évolution de l'organisation et des pratiques de cette activité,on est bien obligé d'entrer dans une phase active de réorganisation. Car on ne pas pas faire perdurer indéfiniment sans y toucher une activité industrielle qui perd ses 500 à 900 millions d'euros tous les ans et pour laquelle on ne peut décemment plus faire entériner de nouvelles subventions par Bruxelles. Certains diront qu'il est scandaleux que Bruxelles se mèle de nos affaires, d'autres diront "Heureusement que nous avons Bruxelles".
La difficulté en France, c'est d'entrer un jour dans le dur de la réorganisation et de la négociation. Une fois de plus, on a commencé par le facile, l'annonce du volet industriel avec la suppression du fret sur les petites gares et de la livraison SNCF par wagon unique. Plus que des trains complets et des transports massif et plus d'épicerie!
En même temps que le volet industriel de la réorganisation était annoncée, était annoncé également le volet social pour le dernier trimestre. Nous y voiçi donc avec un peu de retard. Et l'affaire se présente plutôt mal. Annonce préliminaire de la direction pour informer que l'on ne peut être compétitif dans l'état actuel du statut des employés et de leurs conditions de travail. On va devoir avoir "des journées de travail plus longues et plus denses", "allonger les étapes" et "décaler les horaires de travail" annonce d"entrée de jeu la direction. Quasi automatiquement, les syndicats boycottent le premier Comité Central d'Entreprise sur le sujet. Après ces séances de prises de postures, on va maintenant pouvoir passer aux choses sérieuses .
Problème majeur, l'activité frêt est une activité nocturne, quand les lignes sont libres de trains passagers. Et c'est une activité de longues distances. Comment rendre compatible ces exigences du marché et des clients avec un statut qui se traduit dans beaucoup de cas par des week ends de 3 jours et un nombre d'heures travaillées annuellement de 1100 hrs seulement?Là est la question à résoudre. On peut modifier ce statut pour permettre d'accroitre le nombre d'heures et de jours de travail effectifs et la longueur des parcours en contrepartie d' un meilleur salaire et de l'adaptation de ces conditions matérielles de travail à ce nouvel environnement (salles de repos, systèmes d'alerte), mais on tombe sur la question qui tue. Il faudrait pour cela accepter que les conducteurs de train de fret soient identifiés comme tels et disposent d'un statut différent de celui des collègues des trains de passagers.
Or les syndicats y voient une possiblité de filialisation,- ou de vente-, de l'activité.
Autre difficulté, l'accroissement de la productivité car c'est de cela qu'il s'agit, va se traduire par des diminutions d'effectifs . Débat dans les médias sur le nombre de ces diminutions d'effectifs, 1500 pour l'année prochaine d'après la direction de la SNCF, 6000 sur trois ans comme hypothèse de travail pour les syndicats.Etant entendu qu'il y aura seulement des reclassements et pas de licenciement.
Vu de l'extérieur, trouver des solutions pour sauver l'activité ne parait pas bien difficile. De la bonne volonté des deux cotés devrait permettre d'y parvenir.A l'époque où nos syndicats semblent vouloir devenir un peu plus réformistes, si j'en juge par la négociation sur le contrat de travail, on devrait donc y parvenir.
A suivre avec quelque espoir...
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