Et si avoir trop d'idées tuaient les idées?
Je commence à me poser la question de savoir si le maëlstrom perpétuel d'idées dans lequel notre Président nous entraine à chacune de ses apparitions n'est pas de nature, in fine, à plus troubler les électeurs et le monde des entreprises qu'à les rassurer et leur montrer le chemin à suivre. D'autant plus quand le président, emporté par son enthousiasme, dit un jour une chose qu'il est obligé de démentir le lendemain...
C'est ce qu'il semble résulter des commentaires qui ont suivis dans la presse sa conférence de presse de Mercredi. Il est vrai qu'il n'a pas vraiment ménagé certains de ces journalistes lors de sa conférence et qu'il ne faisait pas bon poser des questions! Nul doute que déjà pas très favorables par principe au président, ils lui feront payer d'une manière ou d'une autre ses impertinences à leur égard.
Ses adversaires politiques auront facile également de le brocarder sur le " tournis" qu'il leur donne et qu'il donne aux français. J'ai déjà entendu certains chefs d'entreprise dire publiquement qu'ils avaient, eux, à faire tourner leurs sociétés et ne pouvaient consacrer tout leur temps à écouter ordres et contrordres du Président. Bien sur l'électeur sera en fin de compte le seul juge dans 5 ans et nous verrons bien s'il aura apprécié l'hyperactivité du Président ou si finalement le tournis qu'il leur aura donné ne sera pas contreproductif.
Dans le lôt des sujets abordés,il y a des sujets intéressants et concrets comme l'extension de la participation et de l'intéressement des salariés aux résultats des entreprises de moins de 50 personnes, ou comme la réforme du primaire curieusement protégé des multiples réformes de l'éducation nationale alors que depuis le rapport Langevin Wallon des années 50 on sait que c'est là que tout se joue.Ou encore le nouveau rôle qu'il souhaite donner à la Caisse des Dépôts pour soutenir les entreprises françaises,les attentes des européens vis à vis de l'Union Européénne, le Grand Paris, ou l'extension du G8 au G13. Par contre, il me semble que certain sujets sont plus de nature à être mal compris des français et de acteurs économiques comme les 35hrs( le mal pour la compétitivité de la France à été fait dès la décision de Martine Aubry de rémunérer 35 hrs comme 39hs),le fumeux discours sur le projet de civilisation ou le remplacement d'élements objectifs d'évolution du niveau de vie par des élements,- à définir-, subjectifs.
J'ai entendu dire depuis dans un débat radio que le Président Sarkozy avait tout compris et en particulier l'impact de l'image qui reste,plutôt que de la parole, qui s'oublie, et que donc son attitude consistait à s'addresser aux masses qui regardent la télé trois heures par jour en leur donnant des "series" permanentes, que lui même mettrait en scène, plutôt qu'à l'intellect qui, parait il, les ennuient. Le remplacement, comme disait Monsieur Seguela, du QI, quotient intellectuel, par le QE, quotient émotionnel,le virage de la politique classique vers la politique "Closer" par référence à la revue people.
C'est peut être le cas, mais dans ce cas nous verrons dans 5 ans, ou même avant, si son analyse était juste.
A suivre
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