35hrs,RTT et paiement des RTT

La saga des 35hrs continue donc avec son cortège d'annonces plus ou moins maitrisées. Elle s'est traduit par des améliorations de principe de la vie des salariés qui ne sont pas toujours passés dans la réalité des salaires mais aussi par des pertes de competitivité des produits de l'industrie française.Il n'est pas inutile, alors qu'on va rajouter une troisième couche à ce dispositif d'en rappeller la genèse et les conséquences

Rappellons que l'idée initiale des 35 hrs était une idée généreuse mais sans doute totalement utopique de partage du travail. C'est Monsieur De Robien et d'autres qui avaient popularisé l'idée que, puisque il n'y avait pas de travail pour tous, il fallait le partager et donc réduire le temps de travail pour les salariés et en embaucher en compensation au prorata des heures non travaillées pour maintenir le niveau de production. Idée généreuse en provenance d'hommes sans expérience industrielle, je suppose,car il n'y manquait qu'une chose, la clarification de la pensée des concepteurs sur le partage des salaires. Devaient ils être réduit au prorata comme les heures de travail pour maintenir les prix de revient constants et la compétitivité ou, si on les augmentait, que devenait la compétitivité de notre industrie?

La réponse vint de Martine Aubry dès le début des négocations sur le sujet avec dans les banches professionnelles. Ce serait 35hrs payées 39, mais il était facile de conserver sa compétitivité en se réorganisant autrement. Ah Bon ! Que ne l'a t elle fait, elle même, dans l'administration. Sur ces bases là, l'augmentation des prix de revient pour les produits français s'est traduit par des augmentations de cout entre 5 à 11 pct suivant l'importance du cout de la main d'oeuvre dans les fabrications et les "améliorations d'organisation" possibles. Finalement on en vint à mettre les 39hrs en musique via des jours dit de RTT , entre 10 et 17 et l'industrie par la suite passa son temps à rogner les augmentations de salaires pour récuperer ce qu'elle avait perdu en compétitivité. Le cout du travail avait pris ainsi 11 pct.

Par la suite on s'aperçu que l'institution des 35hrs avait crée quatre Smic, selon que vous étiez nouvel embauché ou bénéficiaire des 35hrs payées 39 ou encore dans une Pme ou une grande entreprise puisque les 35 hrs ne s'appliquaient pas partout.Il fallu trois à quatre ans de hausse du SMIC pour que l'on harmonise sur le SMIC le plus élevé.

Aujourd'hui en instituant le remboursement des RTT que Monsieur Bertrand pense imposer aux entreprises, c'est comme si une fois passée l'exemption de charge sociales, on allait retricoter à l'envers les 39hrs cette fois. A ceci prêt que cela fera un troisième augmentation des salaires les plus bas. C'est tant mieux pour les intéressés. Mais ca m'étonnerait que cela crée des emplois.

Quasiment en même temps que j'écrivais cet article, je vois dans la presse de droite un sondage sur le retour aux 39hrs qui donne, dans l'électorat de ce journal, un résultat écrasant en faveur du retour aux 39hrs(74%).Ce qui semble montrer que les français ont compris le lien entre salaires, heures travaillées,prix de revient et compétitivité. Mieux finalement que nos hommes politiques ou nos médias. Etonnant, non?

Comments

[Gerboise]

Rappelons que c'est l'impéritie de la gauche, sous la houlette de Jospin et Aubry, qui a conduit à cette situation aberrante dans laquelle le Smic s'était démultiplié... rendant "chèvres" les têtes les mieux faites ! Rappelons également que c'est, cette fois ci, la Droite qui a remis de l'ordre dans cette affaire en alignant tous les Smic's sur le niveau le plus élevé. Bravo donc à la Droite qui , hélas trop souvent, doit réparer les dommages reçus en héritage de la gauche