Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CaDerange
Archives
17 décembre 2007

Pouvoir d'achat et emploi: la quadrature du cercle

La clé du discours politique du moment, c'est le pouvoir d'achat et le besoin de l'augmenter pour satisfaire les français et faire tourner l'économie. Pour cela il faut soit augmenter les salaires, soit faire diminuer les prix, soit les deux. Augmenter les salaires dans un pays dont la compétitivité est plombée par le coût de l'Etat, c'est difficile par les temps qui courent, y compris dans la fonction publique qui ensuite participe des charges qui rendent nos produits difficilement compétitifs à l'export. La dégradation de la  balance des paiements en fait foi.

Pour baisser les prix, on fait monter en ligne l'alliée traditionnelle, la grande distribution et son chantre Michel Edouard Leclerc qui va venir vous expliquer que la hausse des prix est excessive et que, heureusement, il est là pour s'y opposer. Il joue son jeu dans la grande lutte producteurs/distributeurs en utilisant son arme préférée, l'arme médiatique. Mais quel que soit le résultat de cette bataille intense, il faudra bien que le consommateur final, le seul qui ne peut éviter de payer, paye donc l'augmentation du cout du pétrole et de tous les produits qui, directement ou indirectement (transport), lui sont liés, et celui des couts des produits agricoles.

A supposer que cette bataille soit, comme c'est assez traditionnel, en faveur de la grande distribution qui arrivera à gommer partiellement cette hausse des couts, parfois par un appel accru à l'importation, ce sera aux producteurs à récupérer leur quote part de la hausse des couts par l'amélioration de...la compétitivité de leurs fabrications. Ce qui sous entend  amélioration et automatisation des installations, recours accru à la sous traitance en France ou à l'étranger, en d'autres termes pertes d'emploi.En attisant le sujet du pouvoir d'achat, on se prépare un retour de baton sur le cout du travail et au dela sur l'emploi

Nous touchons là à la quadrature du cercle permanente entre la maitrise des prix et du pouvoir d'achat et celles des emplois. En période de développement économique, le développement global de l'économie mondiale et l'émergence de nouveaux produits et de nouveaux clients dans les pays émergents avait permis de maitriser le couple prix/pouvoir d'achat( Merci la Chine, incidemment) sans trop souffrir du coté emploi. Avec néanmoins un glissement vers des emplois de niveau de plus en plus élevés et au détriment des emplois peu qualifiés.Seul secteur en progression pour les emplois peu qualifiés, celui des services, le fameux plombier toujours aussi difficile à trouver, les emplois de la restauration ou les aides diverses à domicile.Dépuis l'émergence de l'Asie du Sud Est et des dragons asiatiques dont l'avantage en matière de cout du travail est tout à fait considérable, il devient de plus en plus difficile d'assurer le seul maintien des emplois en Europe.

Le but de ce blog étant de faire comprendre les évolutions économique et sociales, il ne m'appartient pas de juger des orientations des politiques publiques mais, en l'occurence, de nous faire toucher du doigt le lien direct entre pouvoir d'achat, maitrise des prix et emploi.

D'une certaine manière, pour les politiques, les sujets se suivent dans l'actualité sans que nous ayions le moyen de voir le lien entre eux. Eux le connaissent, mais en démocratie, le but est d'occuper le terrain médiatique, aujourd'hui avec le pouvoir d'achat, dans six mois à nouveau avec le cout du travail ou l'emploi....

Publicité
Commentaires
C
Posé comme vous le posez le problème n'a pas - et vous le démontrez - de solution. L'art du politique c'est de sortir de cet enchaînement cause et effet qui masque le débat que l'on occulete : celui de l'inflation. si on veut sortir par le haut de ce blocage généré par la politique financière des partisans de l'orthodoxie il faut réinjecter de l'inflation dans le système.<br /> <br /> Alors les consommateurs emprunteront et rembourseront en argent dévalué les préteurs et la machine repartira comme lors des 30 glorieuses. On semble avoir oublié que ce qui faisait le charme de ces 30 glorieuses c'était une inflation à 2 chiffres et des taux d'intérêt à un chiffre. <br /> <br /> Les perdants : les retraités, les rentiers. mais il faut savoir ce qu'on veut. L'économie n'est q'un jeu à somme nulle ( vous l'écrivez ci dessus ) lorsque l'inflation est proche de zéro. Sauf à vouloir profiter de la fuite en avant que permet l'inflation il n'y pas de solution quoique prétendent nos politiciens.
A
Déjà au lieu d'aller acheter fruits, légumes, poissons, coquillages, volailles, viandes et pain dans votre hyper habituel faites un tour sur le marché de plein air de votre commune.<br /> Vous y trouverez des fruits à 1 euro de moins au kilo que dans les hyper (pommes par rapport aux prix leclerc et mousquetaires), des légumes bio au meme prix que ceux pesticidés des hyper, des volailles fermières et non industrielles pas plus chères, des huitres (par exemple) à 4 euros et non 6 dans les hyper.<br /> C'est ce que je constate chaque semaine au marché local et ce grace à la vente directe producteur consommateur.<br /> Certe cela implique de "perdre" un peu de temps mais vous mangerez mieux et pour moins cher.<br /> Alors pourquoi engraisser des intermédiaires parasites?
Z
Aucune mesurette ne pourra vraiment modifier significativement le pouvoir d'achat tant que l'Etat n'opèrera pas une refonte profonde de la fiscalité.<br /> J'ai, pour ma part, un faible pour la TVA sociale à condition qu'elle soit compensée par une baisse des taux de charges salariales et patronnales.
CaDerange
Publicité
Publicité