Les mécanismes de la mémoire

La connaissance du cerveau progresse et avec elle celle des mécanismes de la mémoire. C'est ce qu'il est ressorti d'un colloque organisé recemment à Paris sur la "connectique de la mémoire".

Tout d'abord, il y a différent types de mémoire qui ne correspondent pas aux mêmes mécanismes de stockage dans le cerveau. Le cerveau sait en effet distinguer entre les faits qui méritent une mémoire à long terme et ceux qui sont anecdotiques et justifient donc seulement un temps de mémorisation court. Il sait aussi distinguer entre la mémoire épisodique, celle de travail,la mémoire motrice ou celle du language

C'est une connectique très compliquée qui est très loin d'être parfaitement connue. Dans tous les cas, c'est dans une zone enfouie au milieu du cerveau ,appelée Hippocampe,qu'est stockée l'information immédiate.Cette zone bilatérale comprend des cellules complémentaires qui prennent en charge les différents types de mémoire et les stocke dans d'autres zones du cerveau comme le cortex préfrontal pour les informations qui nécessitent de s'en souvenir à long terme. Celles à court terme restent dans l'hippocampe et disparaissent en cas de lésion de cette zone.

De même on a observé que certaines professions, comme celle des chauffeurs de taxis, qui font beaucoup appel à cette mémoire immédiate ont un Hippocampe plus developpé que les autres.

Les différentes parties du cerveau impliquées dans la mémoire échangent en permanence des informations entre elles. Comme il y a 100 milliards de cellules et 10 000 connexions via des neurones et leurs synapses (la queue du neurone), ce sont un million de milliards de "discussions" entre cellules qui se passent en permanence y compris pendant le sommeil !!! Et durent jusqu'à la mort.

Cet activité pendant le sommeil est étonnante. Elle a pourtant été confirmée par des expériences sur des rats dont on a constaté qu'ils répétaient pendant leur sommeil les parcours qu'ils avaient éffectués pendant la journée ! Autre curiosité,le cerveau peut "retravailler" des souvenirs pour les embellir. C'est ce qu'on appelle la labilité des souvenirs. C'est vrai que nous avons une certaine tendance à oublier les mauvais souvenirs.

Derrière ces observations se cache une chimie très complexe à base de neurotransmetteurs qui en est encore à ses balbutiements. A suivre donc.