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CaDerange
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5 août 2007

Agriculture: vers un nouvel age d'or?

Les choses semblent aller vers des périodes moins difficiles pour nos agriculteurs. Tout d'abord les prix des produits agricoles n'arrètent pas d'augmenter depuis trois ans alors que dans les années précédentes, leur évolution était à la baisse du fait d'un déséquilibre persistant entre l'offre et la demande. L'agriculteur d'aujourd'hui a quasiment toujours vécu dans la situation d'une agriculture d'offre et de marchés excédentaires.

L'Europe, via la PAC, a traité le problème de ces surproductions par des subventions aux agriculteurs pour leur permettre de subsister puis par une politique de mise en jachère des terres quand le poids des subventions est devenu progressivement trop lourd pour les finances de l'Europe.Le quota de terres non cultivées fixée par la Commission Européenne est de 10pct des surfaces cultivées soit quand même 1.1 millions d'hectares en France et 3.5 en Europe. Les agriculteurs étaient ainsi devenus des gardiens subventionnés de nos paysages.Merci pour eux

Depuis le 16 juillet au Conseil agricole, Bruxelles envisage fermement de supprimer les jachères pour l'année 2008. La raison c'est l'accroissement de la demande en différentes matières premières agricoles et corrélativement du prix de ces matières premières. Le maïs tout d'abord mais aussi le blé, le soja et d'autres. Les raisons en sont multiples et différentes suivants les produits concernés. Pour le maîs c'est la demande mondiale en biocarburants qui font flamber les prix , de même pour la canne à sucre. Pour d'autres céréales, c'est la demande des pays émergents liée à la hausse du niveau de vie dans ces pays et à la modification de leurs habitudes alimentaires.

Tout ceci va se traduire par un retournement à 180 ° de la manière dont l'agriculture est gérée. Le système des subventions qui a été bati pour casser la logique productiviste qui a existé pendant longtemps dans l'après guerre puis s'est transformé en subvention au comportement, en particulier environnemental, va devoir intégrer ce retour à des critères d'accroissement de la production.

Car les stocks mondiaux de maïs sont au plus bas depuis trente ans et ceux de blé au plus bas depuis 12 ans.Même les stocks de beurre sont en forte diminution et l'Europe ne produit plus assez de lait pour satisfaire ses besoins. Il y a donc une certaine urgence à revenir dans une agriculture de la demande mais en essayant d'éviter les dangers du productivisme qui va avec.Les agriculteurs( les plus anciens tout au moins)  verront sans doute avec plaisir ce retour à leur vrai métier, celui de cultiver et pas de garder le paysage.

Souhaitons en tous cas à nos agriculteurs l'arrivée rapide de ce nouvel age d'or.

NB:  Toutes les surfaces en jachères ne sont pas reconvertibles à la culture. Certaines d'entre elles ont été déjà réautorisées à la culture de plantes à biocarburants, d'autes ont été gelées pour cause environnementaliste, les bords de rivières en articulier pour éviter les contaminations des cours d'eau par les pesticides,ainsi que certains sols pauvres qui ne seraient utilisables qu'à grand renfort d'engrais. Ce serai quand même 10 millions de tonnes supplémentaires de céréales sur 60 produites actuellement.

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Commentaires
S
Ce qui dérange, c'est que vous acceptiez comme allant de soi l'utilisation des pesticides. <br /> Ce qui dérange, c'est que connaissant les effets sur la santé humaine, animale et sur la vie du sol des pesticides, il se trouve des hauts-parleurs de industries chimiques pour les occulter. Savez-vous que les sols des greniers à blé français sont morts, sans l'humus qui permet la minéralisation naturelle. Savez-vous que les céréales produites en France servent la plupart du temps à nourrir le bétail? Savez-vous que des milliers d'hectares dans le mondesont retirés chaque année des productions vivrières, et des forêts primitives abatues ou incendiées dans les pays endettés, pour les convertir en monocultures (palmier à huile, ananas, soja ...) pour les besoins des industries et nourrir nos vaches, elles aussi industrialisées. <br /> Où est la raison de la souveraineté alimentaire de chaque pays?<br /> Pourquoi ne pas partir des besoins réels des populations, des possibilités des terroirs, pour faire une agriculture adaptée, locale, biologique évidemment, en évitant les transports aberrants (ex des tomates qui se croisent de hollande, d'espagne, etc.) et en favorisant les petites et moyennes exploitations à taille humaine, qui créent du tissu social dans nos campagnes?<br /> Pourquoi ne pas, la liste est longue. Et pourquoi la plupart des décisions sont prises l'encontre du bien commun?
CaDerange
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