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CaDerange
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3 août 2007

Les intellectuels et la défense de assassins

J'avais eu l'occasion dans un message du 16 novembre 2006, à l'occasion de la demande d'extradition de la part de l'Italie du tueur des Brigades Rouges reconverti dans le roman policier, Cesare Battisti, de m'étonner de l'attitude des intellectuels ( de gauche) français qui immédiatement poussaient des hauts cris à la seule idée de remettre ce monsieur à la justice italienne.

Tout ceci pour attaquer le gouvernement dans une manoeuvre politicienne et parce que Saint Mitterand, sans demander leur avis aux français et en contradiction avec nos lois et traités, avait pris en 1995 la décision régalienne de ne pas extrader les anciens des Brigades Rouge. Décison confimée par une lettre de Lionel Jospin du 5 fevrier 1998 à laquelle Jacques Chirac ne semble pas avoir objecté.

Je lis aujourd'hui dans la presse un interview de l'écrivain américain Norman Mailer,aujourd'hui agé de 84 ans et qui s'était battu également avec d'autres intellectuels américains pour faire libérer un assassin, Jack Abott, avec qui il avait eu des contacts suivis pour écrire un de ses best sellers, le Chant du Bourreau,parus en 1979.Il avait fait appel à son mentor littéraire pour appuyer sa demande de libération. Norman Mailer la lui avait donné ainsi que l'appui de ses amis intellectuels et s'était porté garant de lui.

Six semaines après sa sortie, Jack Abbott donnait un coup de couteau mortel à un garçon de restaurant de 22 ans.

Norman Mailer nous dit aujourd'hui être toujours hanté par cette affaire et se reprocher encore son attitude.Par ses échanges avec lui, il savait que Jack Abott causerait des ennuis quand il sortirait. Mais il avait voulu " renvoyer l'ascenseur "en pensant qu'il n'avait aucun echance d'être libéré.Je cite les paroles de Norman Mailer:

<<Quand c'est ( le coup de couteau) arrivé je ne  pouvais pas être tout à fait surpris. Je n'avais pas assumé mes responsabilités. Je le regrette donc,oui, je le regrette prodigieusement>>  et encore

<<Si l'on prend la responsabilité de faire sortir quelqu'un de prison,il faut assumer ou ne pas le faire. J'ai eu du mal à vivre avec ça>>

Transmis à tous ceux qui ont à prendre ce genre de responsabilité terrible et dont l'actualité au jour le jour montrent qu'ils se trompent parfois avec des conséquences dramatiques. Transmis également à tous nos politiciens, à Saint Mitterand et à nos intellectuels engagés.

Merci Monsieur Mailer de votre confession 

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CaDerange
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