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CaDerange
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31 juillet 2007

Fini la dette et le rapport Pebereau. on continue comme avant

Le problème de la dette publique avait constitué un sujet de début de campagne des Présidentielles, en particulier du fait de l'intérêt qu'y portait l'un des candidats, François Bayrou. Par la suite le sujet a été progressivement retiré de l'agenda des candidats qui sont repartis les uns et les autres dans un florilège de promesses. Si d'aventure quelqu'un leur posait la question de comment avec autant de promesses diminuer la dette, la réponse était soit que ce serait" la confiance qui susciterait la relance qui permettrait de diminuer la dette" ( version droite), soit "j'en discuterai avec les syndicats"( version gauche).

Je ne serais pas surpris que la raison de cet abandon progressif de ce sujet considéré en début de campagne comme un épouvantail ne soit la prise de conscience par des sondages pointus durant la campagne que l'intérêt des français pour ce sujet était finalement faible et que donc ce ne seraient pas des promesses sur la réduction de la dette qui assurerait la victoire de tel ou tel candidat. D'où une deuxième partie de campagne plus traditionnelle dans laquelle les candidats ont fait assaut de promesses plus miraculeuses les unes que les autres.

Cet enterrement de première classe du problème de la dette vient d'être confirmé par la Commission des Finances du Sénat et son rapporteur, Philippe Marini(UMP), qui exprime maintenant au grand jour tout le mal qu'il pensait des recommendations du rapport Pebereau. Les objectifs en étaient, parait il, irréalistes et le Rapport et ses conclusions peuvent être considérés comme " abandonné". Pas étonnant après cela que tous les autres Ministres des Finances Européens aient ressenti à Bruxelles le peu d'enthousiasme de la France pour une stricte politique de réduction des dépenses qui, d'après eux, s'imposait et qu'il ait été nécessaire à Nicolas Sarkozy lui même de monter au front pour obtenir un "' No objection" poli et incrédule des autres pays membres .

Suivent des considérations sur le fait que l'effort d'économie que Nicolas Sarkozy a finalement promis de faire face aux autres Ministres des Finances à Bruxelles pour ramener le déficit français à 60pct du PIB pour 2010, etait déjà irréaliste pour 2012. Pour y arriver il faudrait, toujours d'après Monsieur Marini et la Commission des Finances du Sénat, non seulement s'interdire toute nouvelle diminution des prélèvements obligatoires mais ne pas remplacer un départ à la retraite sur deux dans la fonction publique, viser( liser réduire) en priorité les dépenses de sécurité sociale, mais aussi - et c'est nouveau - réduire considérablement les crédits d'investissement. En d'autres termes, le budget de l'Etat va servir de plus en plus à payer les dépenses de fonctionnement et de moins en moins à financer des investissements rentables pour l'avenir.

Tout ceci me parait consternant et de nature malheureusement à faire perdurer pour les 25 ans à venir cette habitude de 25 ans déjà de nos hommes politiques de toujours présenter des budgets en déficit.

Pour avoir vécu divers plans d'économie sur 25 ans également dans l'industrie privé, je pense que les objectifs de Monsieur Pebereau n'avaient rien d'utopiques, et qu'il étaient tout  fait réalisables....si l'Etat était géré comme un entreprise privée. La seule différence dans la capacité des uns et des autres de réaliser ou pas un tel plan d'économie tient uniquement au fait que si, dans le privé, on n'arrive pas à le réaliser, on disparait, alors que, dans le public, on augmente les prélèvements fiscaux et on continue sur le même train de vie.

J'avais lu une fois un article de Monsieur Pascal Salin, économiste et professeur dans une grande université qui pretendait qu'il était impossible à un Etat de se réformer. Je crains de plus en plus que ce ne soit vrai.   

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CaDerange
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