L'étrange OPA de Porsche sur Volkswagen

Curieuse OPA que celle lancée par Porsche sur le constructeur allemand Volkswagen! Elle se fait en effet à un cours inférieur au cours de la Bourse, ce qui est totalement inhabituel.

Porsche a acheté sur la marché en quelques années 30pct du capital de Volksagen et s'est trouvé de ce fait au dela de la limite à partir de laquelle il faut lancer une OPA. La pratique courante consistérait donc à lancer cette OPA à un cours supéreur à celui de la Bourse si l'on veut que les possesseurs d'action s'en dessaisissent en faveur du lanceur dOPA. Autre élément important, plus l'offre sera élevée, moins un acheteur concurrent sera tenté de venir surenchérir.

Or Porsche cherche à acquerir la majorité de Volkswagen et pas la totalité d son capital et, bien entendu, au cout minimum sans prendre trop le risque d'une surenchère. Mais , beauté de la loi allemande qui autorise( encore) les landers à avoir des participations significatives dans des entreprises, entre Posche qui possède 30pct et le Land de Basse Saxe qui en possède 20, il n'y a pas de risque de surenchère puisqu'ils detiennent à eux deux plus de la moitié du capital de Volkswagen!

Porsche a donc offert un prix d'achat par action de 101 euros alors que son cours en bourse est de 111. Que va t il se passer? Personne ne va apporter, à ce prix, ses actions à Porsche, l'OPA sera déclarée improductive  et Porsche pourra par la suite ramasser tranquillement en bourse au jour le jour les 20 pct qui lui manque du capital de Volkswagen sans casser sa tirelire.

Toute cette belle stratégie, très astucieuse, ne serait pas possible si le Land de Basse Saxe ne protégeait pas Porsche d'une possiblité de prise de controle par des fonds d'investissemenst attirés par les profits élevés de la firme. Une demonstration par l'absurde de l'effet nocif de la législation allemande contre laquelle Bruxelles se bat depuis de longues années et quelle va surement utiliser pour supprimer finalement les prises de participation des Lander dans les industries.

En attendant, Porsche aura ramassé la mise.Une autre forme de protectionisme, à l'Allemande cette fois. En tous cas, superbement joué, Monsieur Ferdinand Piëch !!!