Connaissez vous le "profilage" des chomeurs?

Sous ce vocable barbare et technocratique se cache la classfication que font les Assedics des chomeurs quand ils arrivent chez eux. Il est nécessaire en effet de pouvoir classifier les chomeurs en fonction de leur " employabilité", autre néologisme technocratique, pour savoir quel effort va devoir lui consacrer l'ANPE pour lui retrouver un emploi.

Dans le système français ce sont les Assedics, ceux qui payent, et pas l'ANPE, ceux qui reclassent, qui effectuent ce premier tri. 16 critères en tout sont utilisés pour ce profilage parmi lesquels l'age et le sexe,le metier recherché, le niveau de qualification, celui du salaire de référence et la durée du contrat précédent, celui ayant ouvert droit aux Assedics.Par contre l'état de santé, qui est pourtant important dans certains metiers, n'est pas pris en compte par les Assedics dana le profilage. Les chomeurs sont alors classés en sous groupe suivant leur risque, faible, modéré ou elevé, de tomber dans le chomage de longue durée.Car le but premier et l'objectif priopritaire de l'ANPE est d'éviter que le chomeur ne tombe dans le chomage de longue durée dont on sait qu'il est très difficile d'en ressortir.La repartition des chomeurs entre ces trois catégories est de 15pct de chomeurs à faible risque de tomber dans le "longue durée",70 pct à risque modéré et 1pct à risque fort.

L'effort consenti par l'ANPE pour aider le chomeur à se reclasser va de l'entretien mensuel au téléphone(faible risque) à l'entretien hebdomadaire par un employé référent de l'ANPE quand ce n'est pas le recours au privé pour les cas difficiles.

Au delà de ce classement qui parait censé, on est confronté aux bisbilles classiques entre services.L'ANPE, service public, qui pense du mal du système de profilage des Assedics( service privé et organisme payeurs soumis à équilibre des comptes).D'après l'ANPE, 60pct des profilage des Assedics sont contestés et rectifiés par l'ANPE après le premier entretien. alors que d'après les Assedics, seulement 30pct sont rectifiés par l'ANPE!

Autre sujet de discorde, l'intérêt de ces classifications qui d'après l'ANPE ont donné lieu à expérimentation dans d'autres pays avec des fortunes diverses.D'où des critiques sur l'expérience de ces pays qui ont pourtant pratiqué le système depuis une bonne dizaine d'année alors que nous mêmes ne faisons que commencer. La différence c'est que nous sommes français et à ce titre dépositaire de la science infuse !

Pour les Hollandais, il faut tenir compte d'autres élements informels pour définir cette employabilité comme la présentation, la motivation ou les qualités relationnelles et c'est seulement à l'issue d'un entretien que l'on peut en juger. En d'autres termes dans le système bicéphale français, seul l'employé de l'ANPE peut en juger. Pour les Britanniques dont le marché du travail est extrèmement fluide, ça ne sert pas à grand chose puisque le chomage n'y est que de courte durée. D'où le système britannique qui ne donne une aide personalisée et intensive qu'au dela de 6 mois de chomage. Enfin aux Etats Unis, c'est un système de profilage fin et diversifié qui est appliqué dont on considère qu'il a permis de réduire le delai de retour à l'emploi de 3 semaines environ.

Laissons donc aux spécialistes pointus le soin de définir le meilleur système en espérant que tout à leurs recherches, il n'en oublieront pas le chomeur, comme on en a parfois l'impression quand on passe entre leurs mains.

Je commence à comprendre pourquoi il devient effectivement important de combiner ces deux organismes en un seul...