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CaDerange
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28 avril 2007

Présidentielle et Voile, Tactique et Spontanéité

Le deuxième tour des présidentielles se déroule exactement en même temps que la coupe Louis Vuitton à Valence en Espagne qui doit déterminer le challenger du tenant actuel de

la Coupe America

, le suisse Alinghi.  Il me semble en regardant les deux compétitions qu’elles se ressemblent beaucoup par un aspect devenu prédominant dans la voile comme dans la politique, la tactique.

Car les compétitions de voile transatlantique ou sur plan d’eau, autrefois un face à face d’hommes, d’équipes et de matériel sont devenus de plus en plus complexes avec l’arrivée dans la coulisse, même pas sur le bateau, d’une équipe de tacticien qui déterminent la meilleure route à suivre, en fonction de la météo, des mouvements du ou des adversaires et de calculs statistiques complexes. C’est sans doute la rançon de la professionnalisation de ce genre d’épreuve et de la montée en charge des enjeux  sportifs, techniques, médiatiques et financiers.

Curieusement, la politique semble adopter les mêmes méthodes sans que nécessairement nous, électeurs, nous en rendions compte.

Les programmes des candidats tout d’abord semblent évoluer au fil de la campagne avec certains sujets en pointe à un moment que l’on abandonne ensuite ou sur lesquels on « ajuste » la position, peut être en fonction de sondages après le « brouillon » de position. On a parfois l’impression de ballons d’essais lancés pour tester une position par rapport à telle ou telle partie d’électorat. Parfois même, le dit ballon d’essais est lancé par un proche du candidat, comme cela, luxe suprême, on peut désavouer le compère tout en ayant testé l’idée.

Deux exemples, un de chaque bord : le ballon d’essai de la proportionnelle par un lieutenant de Sarkozy ou celui de l’accord Ségolène/Bayou avant le premier tour testé par Michel Rocard et rejeté. Vrai idée d’une intervenant, manipulation ou tactique ? Spontanéité d’un candidat ou d’un de ses proches dans le feu de l’action ? Bien fort qui pourrait le dire sauf ceux qui officient dans  les équipes de campagne.

Par ailleurs, certaines idées testées en première semaine en quelque sorte peuvent soit réapparaître soit disparaître au contraire entre les deux tours. Ainsi de la diabolisation de Sarkozy qui était apparue, à mon sens, en fin de première partie de campagne et qui, sous la dénomination du Tout sauf Sarkozy avait semble t il été prévue pour la seconde mais  ne semble plus être à l’ordre du jour. Peut être les équipes de tacticiens se sont ils aperçus par des sondages qui semblent avoir fait de grands progrès, que finalement c’était une attitude contreproductive?

Il faut également faire oublier les déclarations belliqueuses, voire les insultes en première semaine pour « rassembler » au second tour. La aussi je suppose que le timing de ces agressions verbales et la personne vers qui elles sont dirigées est soigneusement étudié par l’équipe de tacticiens pour les déclencher au moment propice,- suffisamment tard mais assez tôt tout de même pour qu'elles marquent mais soient oubliées avant le deuxième tour- et en mesurer les effets sur la personne, le parti ou surtout son électorat que l’on veut toucher à cet instant de la campagne

Tout ceci pour dire que la spontanéité me semble avoir vécu dans de telles épreuves et que tout argument, attaque ou ralliement me semble pesé, déclenché  et leurs effets soigneusement contrôlés avant de décider du prochain argumentaire.

Peut être est ce que je me trompe, mais j’ai quand même l’impression que la dureté des combats, leur coût exponentiel et l’engagement extrême des candidats ont fait que nous en sommes arrivés à une extrême professionnalisation des campagnes, bien loin de la spontanéité originelle et parfois très proche de la manipulation...

Dur, dur pour l’électeur moyen de avoir désormais si telle ou telle proposition de tel ou tel candidat est une « vraie » proposition du dit candidat ou un ballon d’essais qu’on lui a soufflé, un vrai ou un faux dérapage, une idée à l’intention d’une frange particulière de l’électorat et surtout si,  après l’élection, l’élu final se souviendra encore de tout ce qu’il a dit et promis ?

Qu’en pensez vous ?  .

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CaDerange
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