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CaDerange
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17 avril 2007

Pas d'accord pour créer une OPEP du gaz.

De la même manière qu'il existe un cartel du pétrole avec l'Opep, les producteurs du gaz, tout au moins certains d'entre eux, avaient pensé pouvoir créer une entente entre producteurs pour gérer la production et les prix de ce produit énergétique. Incidemment cette pratique d'entente entre producteurs est formellement interdite en France et dans le monde industrialisé mais, comme vous le voyez, considéré comme tout à fait normales ailleurs. Une question de rapport de force sans doute...

Le leadership pour la création de ce cartel provenait de la Russie et de Vladimir Poutine lui même dont on connait l'intérêt pour les questions énergétiques et qui avait entamé des discussions directes avec la Sonatrach algérienne à l'occasion de sa visite officielle en Algérie l'année dernière.

A l'occasion de la réunion à Doha de l'OMC,le sujet a été abordé dans une réunion annexe du Forum des Pays Exportateurs de Gaz( FPEG),une structure informelle d'une quinzaine de pays producteurs dont quatre "gros", Russie, Algérie, Iran et Indonésie qui représentent ensemble 42 pct de la production mondiale. Pas de chance pour Vladimir Poutine,et malgré la présence d'une délégation russe musclée menée par le Ministre de l'Energie et la patron de Gazprom, ça n'a pas marché.canalblog122

Plusieurs raisons à cela. L'opposition des clients tout d'abord et en particulier de l'Europe qui cherchent au contraire a accentuer la concurrence entre producteurs pour faire baisser les prix. Mais surtout le fait qu'il n'y a pas un seul marché du gaz mais plusieurs avec des intérêts différents.

Il y a le marché de fourniture du gaz par gazoduc dans lequel est particulièrement impliquée la Russie dont le reseau de gazoducs sillonne toute l'Europe.Des fournitures de gaz qui peuvent être interrompues du joru au lendemain par le fournisseur et des investissements largement amortis.

Il y a ensuite ceux dont les gisements sont très éloignés des zones de consommations,souvent séparés par des océans comme l'Arabie Séoudite, les Emirats Arabes Unis ou le Koweit et pour lesquels la logistique d'expédition passe par de gigantesques et très couteuses usines de liquéfaction du gaz dans le pays de production,des bateaux spéciaux couteux également et des terminaux de regazéification dans les pays clients.Des investissements infiniment couteux dont la rentabilité nécessite des engagements contractuels à très long terme( 20 ans entre Arabie Séoudite et Japon). Par ailleurs dans ce système logistique, il est facile de changer de fournisseur et donc des engagements réciproques sont rassurants pour fournisseurs, clients et investisseurs.

Or comme vous la voyez sur le shema ci dessus, les volumes échangés sous forme de Gaz Naturel Liquéfié (GNL) progressent beaucoup plus rapidement que ceux par pipe et sont maintenant à parité avec ces derniers. Je passe sur les pratiques contractuelles autres comme les contrats d'approvisionnement à long terme et indexé sur le prix du brut à l'européenne ou les contrats court terme à prix basé sur le prix du gaz à New York ou Londres, à l'américaine.

Les marchés sont donc pour l'instant trop divers et l'excédent des volumes disponibles sur la demande suffisamment large pour qu'une entente sur les prix et les volumes de production ne puisse se mettre en place. Il n'y aura pas pour l'instant d'Opep du Gaz. Par contre, le FPEG a décidé de créer un Haut Comité Technique, présidé par la Russie, pour définir le developpement de ce Forum et en améliorer les performances.

Et comme Monsieur Poutine a de la suite dans les idées et des visées stratégiques sur l'utilisation de l'arme de l'énergie, on en reparlera sans aucun doute bientot. D'ailleurs pour les partisans de cette Opep du Gaz, l'idée est qu'il faudra 10 ans pour y parvenir mais que cela se fera comme cela s'est fait pour le pétrole brut...

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CaDerange
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