Russie: Après Gazprom, Rosneft...

Vous avez appris à connaitre Gazprom, l'énorme société gazière Russe, constitué avec la volonté politique de s'imposer sur le marché mondial et européen du gaz à partir des réserves nationales du territoire russe.

A partir du moment où Vladimir Poutine a réalisé l'importance de controler les réserves énergétiques du pays, tout a été fait pour développer le bras armé du Kremlin dans le domaine du gaz, Gazprom. Arret des possibilités de prise de participation des groupes internationaux, reprise de controle des gisements dont l'exploitation avait été déjà accordé aux pétroliers internationaux, passage aux prix européens des approvisonnements des ex républiques soeurs, appel d'offres truqués. Tout n''est pas terminé encore dans cette reprise en main du secteur. Il reste par exemple à reprendre sur Total le controle du gisement de Khariaga, ou encore à revenir sur la prise de controle de TNK par BP , seul pétrolier à avoir reussi une telle prise de controle avant leur arrêt, implanter Gazprom significativement en Europe comme distributeur direct de gaz jusqu'au client final et surtout, faire la même chose dans le marché du pétrole brut que ce qui a été fait dans le gaz.

Rassurer vous Vladimir Poutine y travaille depuis déjà longtemps. Son point de départ est le démantèlement du pétrolier indépendant Ioukos en en écartant son patron, l'oligarque Khodorkovsky, en prison pour fraude fiscale, visiblement arrangée pour pouvoir le spolier de ses actifs. Nous en sommes maintenant à la vente par appel d'offre de ses actifs justement. Et là le bras armé du Kremlin est la société Rosneft, l'équivalent de Gazprom dans le domaine du brut dans l'esprit de Poutine,même si Gazprom fait semblant d'être en compétition avec elle pour la reprise des actifs pétroliers de Ioukos.Les actifs amont( les gisements de brut) de Ioukos (Iougansneftegaz) ont déja été vendus à Rosneft en décembre 2004 par parodie d'appel d'offre. Nous en passons maintenant aux autres actifs, en particulier aux actifs dans le raffinage distribution et aux actifs gazier.

Première mise aux enchères, celle d'une participation de 9.44pct que Ioukos justement détenait dans Rosneft. C'est fait, en quelque minutes pour un prix abordable,7.6 milliards de Dollars,  celui fixé d'avance par l'organisateur des enchères, l'administrateur judiciaire de la liquidation, et 11 pct en dessous de la valeur que le marché lui assignait puisque Rosneft est coté à Londres. Les lots suivants concernent le raffinage dont Ioukos était un acteur majeur en Russie avec 5 raffineries, attribués a priori à Rosneft(valeur 2.8 milliards de dollars), deux autres filiales pétrolières de Ioukos,Tomskneft et Samaraneftegas( valeur 8/9 milliarsd de dollars chacune) vraisemblablement encore pour Rosneft et des actifs gaziers importants dont une participation de 20pct dans la filiale pétrolière de Gazprom, Gazpromneft, qui sans surprise devraient aller à Gazprom pour 5.5 milliards de Dollars.

Après tout cela, la Russie devrait se trouver à la tête de deux sociétés pétrolières majeures, Gazprom dans le gaz et Rosneft dans le pétrole, toutes deux controlées par l'Etat Russe. La renationalisation dont, chez nous, Mitterand avait pu réver en 1981 mais sans en avoir, lui, les moyens et surtout les méthodes.

Que fait l'occident dans tous ça. il regarde voire participe. C'est ainsi que la filiale de BP, TNK-BP, a participé aux enchères pour montrer que ça en était effectivement, mais sans succés ni surprise. Le but était pour la patron de BP de négocier au mieux la reprise de controle de TNK-BP par l'Etat russe dès décembre lorsque les actionnaires russes du groupe qui en possèdent 50pct seront libérés de leurs obligations de conservation des titres. Vous avez le droit de parier sur les acheteurs potentiels de ces titres, Rosneft ou Gazprom?

L'autre européen l'Italien ENI qui a signé un contrat d'alliance avec Gazprom l'année dernière devarit peut être réussir à prendre position dans l'amont russe. Il est vrai que c'est en Italie que Gazprom a implanté sa première filiale de commercialisation directe en Europe.

Reste Total dont la position est menacée sous les pretextes classiques utilsés par les pouvoirs publics russes, production insuffisante et non conforme aux engagements alors que c'est Gazprom qui gère les "tuyaux" de gaz et que sans sortie des produits on ne peut accroitre la production on encore non conformité environnementale comme on a fait pour Shell. La seule incertitude est pour la date et les conditions de cette rentrée dans le rang du pétrolier français.

Enfin dernier point il faut de l'argent pour racheter tous les actifs de I'Ioukos mis en vente. Argent qui ira dans les poches de l'administration fiscale russe puisque ces ventes sont faites pour payer les amendes fiscales considérables imposées à Ioukos . Rassurez vous, Rosneft avait négocié depuis 6 mois un pret global de 22 milliards de dollars auprès des banques occidentales dont le BNP Paribas.et CaLyon.Esperons pour elles que ce le remboursement en sera meilleur que pour les fameux emprunts russes....