Une Ecole privée d'Economie à Paris.

L'enseignement en France est à la fois un exemple désespérant de l'échec cuisant de l'Etat dans une de ses missions régaliennes les plus importantes et l'objet de l'attention la plus extrème de nos candidats pour en faire leur priorité la plus absolu,mais en conservant néanmoins l'équipe en place responsable du désastre.

Les classements de nos Universités dans les comparaisons internationales(classement de Shangai) sont particulièrement déplorables et seules nos Ecoles, en particulier de management, sont bien, voire très bien, classées. Le gouvernement inquiet de ces mauvais classements, a décidé depuis 2006 de tenter de revivifier  le tissu de nos universités autour des "pres", pôles de recherche et d''enseignement supérieur. Autre approche, celle des RTRA, Réseaux Thématiques de Recherche Avancée, qui organise des pôles d'excellence autour de thêmes précis par région nanoscien,ces à Grenoble ou infectiologie à Lyon. 

Dans le domaine de l'Economie, sciences honnie dans notre pays et pourtant clé du futur, nos chercheurs sont obligés de s'expatrier s'ils veulent pouvoir poursuiivre leurs recherches dans un environnement enthousiasmant.C'est le cas de Thomas Piketty, le nouveau directeur de la nouvelle Ecole d'Economie de Paris(Paris School of Economics) portée sur les fonds baptismaux cette semaine par le Premier Ministre et qui revient des Etats Unis pour en faire un établissement d'enseignement supérieur de classe mondiale.Normalien et Docteur de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, EHESS et de la London School of Economics, il a été professeur au célèbre MIT, Massachussets Institute of Technology avant de revenir en France.

C'est dans le cadre de l'enseignement privé, qu'il a prévu de lancer cette nouvelle école grace à des donations de grandes sociétés françaises ou de certaines personalités du monde industriel et à des fonds de l'Etat,de la région et de la Ville ( pour 80pct néanmoins).Un exemple de partenariat entre le public et le privé mais chapeauté par une Fondation de droit privé. L'avantage de cette Fondation privée réside dans la rapidité de réaction dans la gestion qui permettra à l'Ecole de suivre au plus près les grandes tendances mondiales de la recherche et de l'enseignement en Economie.

Elle assure que la gouvernance( la manière de diriger) de l'Etablissement se fera en ligne avec les exigences des donateurs privés, transparence, réactivité, professionalisme de la gestion financière et scientifique et indépendance vis à vis de l'Etat.

Elle comprend pour l'instant plus de 200 chercheurs et 300 étudiants français et étrangers. Elle prévoit, grace à son attractivité, la qualité de ses enseignants et la réputation de ses travaux de pouvoir tripler ce nombre d'étudiants en 2009 et renforcer encore la qualité de son recrutement d'étudiants. Bref devenir une vrai Université de réputation moondiale qui puisse se comparer aux Harvard, Wharton, Princeton ou MIT américains et  rivaliser sur le plan européen avec la London School of Economics.

Nous lui souhaitons bonne chance dans cette tentative de revitaliser la recherche et l'enseignement de l'économie en France.. Signalons néanmoins, qu'une fois n'est pas coutume, ce n'est pas à Paris que se trouve la filière de la recherche en économie et de son enseignement la plus réputée. C'est en effet le pôle Toulouse Sciences Economiques qui est la seule université française bien classée dans les grands classements internationaux en Economie .Elle vient de se voir accorder en même temps que l'Ecole d'Economie de Paris le statut de fondation.

Seules mécontentes autour de ce berceau, les universités traditionnelles qui, par la bouche du Vice Président de la Conférence des Présidents d'Université, CPU, se sont empressées de décocher le coup de pied de l'ane à cette nouvelle école !!!.Souhaitons leur que l'aiguillon de la concurrence plutôt que celui de la jalousie les guide sur la voie du retour au premier rang.