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CaDerange
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7 février 2007

Le retour du capitalisme familial

Depuis le XIX ème siècle,le patron, représentant du capitalisme familial, a toujours été considéré dans l'imagerie populaire et médiatique comme le "salaud de patron" qui exploitait ses ouvriers et s'en mettait plein les poches. Plus tard l'émergence du communisme en Russie, pour des raisons globalement assez éloignées de l'exploitation patronale, a renforcé cette image de salaud de patron. Depuis, des series télévisées récentes continuent de se référer à cette même image et à cette philosophie politique.

Le monde a pourtant beaucoup évolué depuis et le patron familial à été remplacé par des dirigeants professionnels de la gestion d'entreprise, parfois issus de la société ou parfois recrutés sur le marché pour leurs qualités de leadership et leurs qualités  intellectuelles. Les rares patrons familiaux dans les entreprises mondiales sont(étaient) par exemple Edouard Michelin, William Ford à son corps défendant, ou dans des sociétés plus récentes, Bill Gates.

Pourtant l'opinion publique observe que les comportements de ces nouveaux "patrons" modernes n'étaient finalement pas très différents dans leurs comportements et manières de faire des patrons/propriétaires du siècle dernier. Que les restructurations, et les délocalisations avec leurs cortèges de licenciements n'apparaissaient pas très différentes dans leurs modalités et leurs conséquences des adaptations des premiers ages de l'époque industrielle. Et que, même, les attitudes devant les fermetures d'usines et les restructurations des sociétés familiales montraient que ce capitalisme familial était plus attentif aux conséquences sociales de leurs décisions industrielles.

Un article d'un économiste français, professeur à l'Université de New York(!),Thomas Philippon, sur ces entreprises familiales montrent que les relations sociales y sont globalement meilleures que dans les entreprises classiques et qu'elles savent mieux gérer les climats sociaux difficiles. De ce fait, ce capitalisme familial aurait même tendance à se développer dans les pays, comme la France, où les relations sociales sont réputées difficiles.

Une autre étude montre également que les dirigeants familiaux ont l'avantage d'avoir un horizon plus long devant eux qu'un PDG classique et peuvent davantage peser sur les autres actionnaires si nécessaire. Ils sont aussi de manière générale plus soucieux de maitrise des dépenses.

C'est aussi mon expérience personnelle qu'il existe entre un actionariat familial et son personnel des liens particuliers, que l'on peut relier à la notion de paternalisme, qui font qu'un dirigeant familial hésitera davantage,- voire essaiera de trouver d'autres solutions-, à des restructurations ou des fermetures d'usines qu'un dirigeant classique. En quelque sorte c'est une forme d"'Affectio sociétatis", l'affection pour sa société, à l'envers puisque dans ce cas c'est celle de l'actionnariat familial pour ses usines et son personnel alors que cette expression s'applique habituellement à l'affection du personnel pour leur société.

L'entreprise familiale n'est sans doute pas la panacée, mais semble finalement offrir quelques avantages pour la protection des salariés et des implantations dans une situation économique difficile qui poussserait plutôt aux délocalisations.

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CaDerange
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