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CaDerange
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5 février 2007

Politique pétrolière Russe...suite

Après la renationalisation partielle du gisement de Sakhaline 2 au détriment de Shell, le gouvernement russe s'attaque au pétrolier TNK-BP, l'ex société russe dans laquelle BP a pris une participation de 63 pct de trois milliardaires russes qui l'avaient rachété au moment de la vague de privatisation et qui ont, depuis cette année, le droit de revendre les parts qui leur restent. Devinez qui courtise activement les dits milliardaires pour leur racheter leurs parts? Vous avez gagné, c'est Gazprom!

TNK-BP est donc devenu la prochaine cible du Kremlin pour une renationalisation du même type que celle infligée à Shell et à ses collègues japonaises. Les mèmes méthodes d'intimidation lui sont appliquées, jugez en plutôt. La raffinerie de Kyazan, qui lui appartient, est ménacée de perdre sa licence pour cause de non respect de la législation environnementale. De même les gazoducs qui lui appartiennent sont également menaçés pour la même raison. C'est la société Rosprirodnadzor, qui est le bras armé de cette traque, une société russe désormais très connue comme agence de controle environnementale depuis son action sur le site de Sakhaline.

La vrai raison de cette traque réside dans les droits sur le gisement gazier de Kovytka, un mégagisement de gaz de 2000 milliards de M3 dont les droits d'exploitation appartiennent à la société Rusia, filiale de TNK-BP. TNK-BP n'a pas l'utilisation sur place, en Sibérie, de ce gaz et a déjà signé un accord pour en exporter 30 milliards de M3 vers la Chine. Mais pour l'exporter il faut passer par le réseau de gazoducs. Et là c'est Gazprom qui s'est fait voter par la Douma en juillet, en même temps que le G8 consacré par Vladimir Poutine à la sécurité energétique(!!!), le monopole du transport et de l'exportation du gaz. Cest dire que Gazprom est en position de force pour récupérer sans bourse délié la majorité du gisement gazier de Kovytka. Dernière nouvelle TNK-BP et Sibur Holding, une filiale de Gazprom ont décidé de créer une filiale commune qui exploitera deux raffineries de TNK-BP et le gaz....On va y arriver.

Derrière TNK-BP, on trouve par importance le français Total qui exploite un autre gisement gazier dans le nord sibérien appelé Khariaga et riche de 4 milliards de M3 de gaz. Total en détient 50pct et est lié à Norsk Hydro pour 40 pct et 10 pct pour la Nenets Oil company, émanation de la république des Nenets sur laquelle se trouve le gisement. Même tactique, Total produirait moins que prévu contractuellement mais comme c'est Gazprom qui detient le robinet des gazoducs pour l'évacuer...il est difficile de satisfaire le contrat ! Aux dernières nouvelles,Gazprom, ou Rossneft, prendrait une participation de 20pct dans le gisement.

Enfin autre projet gigantesque en mer de Barents, le champ gazier de Chtokman qui récèle 3500 Milliards de M3 de gaz était prévu être une chasse reservé de Gazprom qui en avait éjecté plutôt brutalement les sociétés internationales qui pensaient participer à son exploitation. A l'occasion de Davos, le Président de Gazprom a réouvert la porte à une collaboration de 5 sociétés internationales, dont Total. La raison est d'abord financière, car à 10/20 milliards d'investissement par projet entre Sakhaline, Kovytka, Khariaga et maintenant Chotkman,mêmes les finances de Gazprom commencent à s'assécher. Ensuite, la technique, car le gisement de Chotkman est très complexe et son climat épouvantable.

Mais les conditions en semblent très particulières. Gazprom a annoncé en effet vouloir conserver 100pct des reserves du gisement mais être ouvert à une participation de internationaux. En d'autres termes, vous apportez la technologie et je conserve la propriété des réserves. Génial non?

Un dernier point. Gzaprom a aussi signé avec ENI un accrd qui lui donne accés direct au marché italien. Et pour le marché Gazprom/GDF quelle contrepartie?

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CaDerange
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