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CaDerange
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26 janvier 2007

Marché du CO2:le diable est dans les détails....

Une nouvelle m'a interpéllé ces jours çi: l'annonce par Gazprom, le géant russe du gaz et de l'energie qu'il aalit se lancer dans le marché du CO2 en créant, via sa filiale Gazprombank et en association avec la banque allemande Dresdner Bank, une filiale basée à Londres et spécialisée dans le négoce de ces droits.

J'avais moi même salué le mecanisme de ces droits mis en place à la suite du protocole de Kyoto et qui devait donc forcer les industriels à devenir performant sur le plan énérgétique sous peine de voir les prix de revient de leurs produits augmenter et devenir non compétitifs. J'avais salué aussi l'ingéniosité de ce mécanisme qui permettait de financer dans des pays en voie de développement, des améliorations d'installations ou des investissements dans des " puits de carbone" consommateurs de CO2, qui dans les deux cas contribueraient au dévéloppement économique de ces pays. Je crains malheureusement d'avoir fait preuve d'un peu d'angélisme dans cet enthousiasme. C'est du moins ce que me fait penser la nouvelle ci dessus ainsi que l'utilisation de ces droits par certaines sociétés.

Le but du systeme n'etait pas nécessairement, en effet, de favoriser encore des sociétés richissimes comme Gazprom. Le but n'etait pas nécessairement non plus de favoriser les sociétés les moins vertueuses dans le domaine de l'efficacité énergétique, voire en situation difficile, en leur offrant un moyen de remise à niveau à rendement quasi garanti et parfois moins risqué qu'un investissement productif. Or c'est un peu ce qui se passe quand vous voyez qu'une société comme Gazprom se lance dans le "marché" du "négoce" de ces droits alors que ses installations sont connues être de qualité très moyenne et que le développement de sa production est insuffisant pour répondre aux besoins du marché mondial.

Est il donc normal que l'on finance la remise à niveau et le developpement d'une société richissime par ce mécanisme?

Autre exemple, celui de la société française Rhodia, quasiment en déconfiture ces dernières années, et qui devra sa survie, certes à ses efforts propres de réorganisation, mais aussi aux revenus tirés de la vente de Droits à CO2 qui découlent de la remise à niveau d'installations de production de mauvais rendement énergétique au Brésil ou en Corée. Elle ne fait en l'occurence que tirer avantage intelligemment d'une situation donnée de ses installations et d'un système parfaitement légal. Il semble néanmoins que le retour sur investissement d'amélioration d'installations permettant de vendre des droits à CO2 soit , au cours actuel du droit à CO2, intéressant et sans risque.

Là où celà devient curieux, c'est quand certains s'intéressent à ces droits comme à un "marché" dans lequel il est possible de gagner de l'argent en en faisant le négoce. Nous voiçi donc loin de l'objectif "écologique et vertueux" initial...

Autre problème que pose le négoce de ces droits, celui du controle de l'effectivité des investissements, en particulier dans des pays du tiers monde.Cela me rappelle, dans un pays africain gros producteur de bois, l'obligation légale de remplacer arbre pour arbre le bois abattu que personne n'est jamais allé vérifier au fin fond de la forêt équatoriale ou qui, si jamais un tel controle a été diligenté, a du se traduire par quelques billets au controleur...

Dans un monde où une vaste parti du monde n'a pas signé Kyoto et donc n'a pas mis en place un controle effectif de ces émissions, comment pêut on être sur qu'un investissement en hectares de bois censé compenser une surémission de CO2 en Europe à été effectivement réalisé?

Je laisse ce problème à votre réflexion. Comme je le disais en titre, le Diable est dans les détails.... Il en rit peut être, d'ailleurs !

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CaDerange
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