La boite de Pandore de la Constitution Europénne s'entrouvre !

C'est Madame Angela Merkel, Chancelière allemande et Présidente pour les six mois à venir de l'Union Européenne, qui vient de l'entrouvrir. Comme elle l'avait annoncée, elle souhaitait en effet, en arrivant à la Présidence de l'UE, relancer le processus d'approbation de la Constitution Européenne, interrompu par les référendums négatifs de la France et de la Hollande et par le report sine die de l'approbation britannique. Elle avait une bonne raison pour le faire, la constatation de la paralysie qui menaçait l''Europe des 27 du fait de l'obligation de l'unanimité pour la moindre décision .

Par contre avait elle jugé à sa juste valeur le risque qu'elle prenait ce faisant, et l'Europe avec elle, en soulevant à nouveau une question qui avait déjà suscité d'infinis difficultés pour arriver à un compromis acceptable à tous, je ne sais? Jugez en plutôt.

La question des racines chrétiennes de l'Europe, réclamée fortement par l'Espagne et la Pologne, va revenir sur le devant de la scène dans un contexte beaucoup plus agité du fait de la montée de l'extrémisme islamiste et de la venue au pouvoir en Pologne des frères Kaczynski.

L'autre question qui va émerger à nouveau c'est l'indépendance de la Banque Centrale Européenne dont les deux candidats majeurs à la Présidence de la France ont fait leur argument de campagne.Et pour lequel Angela Merkel a déjà fait connaitre qu'il était un point non négociable des exigences allemandes.

Autre sujet embarrassant, l'approbation de la constitution en Angleterre dont tout le monde sait qu'elle sera de toutes façons très difficile et pour laquelle Tony Blair a été très heureux que le NON français lui permette de remettre son approbation par la Grande Bretagne aux calendes grecques. Remettre la question sur le tapis à une époque où l'étoile de Tony Blair est en fort déclin et où son successeur Gordon Brown ne verra pas d'un très bon oeil de devoir s'engager, immédiatement après son accession au poste de Premier Ministre, dans un combat aussi risqué.

Enfin il en fauit pas oublié qu'à ce jour, pas moins de 18 pays ont déja approuvé la Constitution et donc on ne voit pas au nom de qui et de quoi il faudrait qu'ils repartent à zero. Curieusement, à l'initiative de l'Espagne et du Luxembourg, deux pays qui, eux, ont réussi le OUI à la Constitution, les représentants de ces dix huits pays se réuniront à Madrid le 26 janvier. Le message de ces pays, appuyés par l'Allemagne, est qu'il veulent bien éventuellement modifier le traité à la marge mais qu'ils souhaitent en conserver la base actuelle. C'est aussi l'avis de l'Allemagne qui souhaitat repartir du traité actuel et en minimiser les modifications. Ce n'est pas celui des Frères Kaczynski qui eux veulent tout réécrire !!

Enfin sur le fond, il existe toujours en Europe une opposition de fond entre les partisans d'une Europe politique et moins élargie, France,Allemagne et Italie en tête à ceux d'une Europe libérale, au marché le plus étendu possible y compris à la Turquie et aux rives de la Méditerrannée.

Vous voyez que d'ores et déjà de nombreux esprits de mauvais augure se sont échappés de la boite de Pandore de la Constitution Européenne. Esperons qu'Angela saura les maitriser...