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CaDerange
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10 janvier 2007

Nouvelles sur le front pétrolier...

Le monde du pétrole continue à évoluer sur la voie qui s'est dessinée ces dernières annéees partout dans le monde, à savoir la reprise de possession des pays producteurs sur leurs richesses pétrolières et minières par de moyens qui sont toujours à la limite de la sécurité juridique que ces investissements gigantesques necessitent. En voiçi les derniers épisodes.

  • Le bras de fer pour la fourniture à la Bielorussie de sa principale source d'énergie, le gaz, à un prix plus en rapport avec le marché vient de se terminer par la victoire attendue de Gazprom. En d'autres termes, le même problème que le contentieux de l'année dernière entre Gazprom et l'Ukraine se termine également de la même manière.Les anciennes républiques soviétiques bénéficiaient, de leur ancienne appartenance à l'URSS, de conditons très préférentielles d'accès au gaz au prix de 47 Dollars les 1000 M3 alors que le prix du marché européen est de 230 dollars. Depuis l'année dernière et son bras de fer , l'Ukraine paye désormais 130 dollars. La Bielorussie vient d'accepter des termes un peu différents, c'est à dire 100 dollars les 1000M3 mais par contre elle a accepté de se dessaisir du controle de sa société nationale de gazoducs, Beltrangaz, qui sera sous le controle de Gazprom dans 4 ans et moyennant quand même 2.5 milliards d'euros. Mais stratégiquement, c'était effectivement très important pour Gazprom de pouvoir sécuriser ses livraisons vers le reste de l'Europe.
    On peut se demander néanmoins pourquoi la Russie, qui souffre elle même d'un gaspillage effréné d'énergie au niveau des ménages et de l'industrie, n'impose pas à ses populations propres la même remise en ligne des prix de l'énergie qu'elle impose brutalement à ses ex satellites...
  • Toujours en Russie, la production nationale russe a stagné en 2006 à 9.6 millions de barils/jour qui en fait quand même le deuxième producteur mondial après l'Arabie Séoudite.C'est apparemment la  conjugaison d'une concentration extrème en 2006 sur les objectifs stratégiques de récupération de la maitrise de la production russe au détriment des intervenants actuels et d'une absence connue d'investissements dans la production en Russie. Car c'est malheureusement un des défauts des sociétés nationales partout dans le monde de sacrifier l'investissement dans les installations de production au détriment d'autres affectations de leurs bénéfices pour des taches à finalité sociales ou politiques très éloignées de la vocation pétrolière de ces sociétés. C'est le reflèt également d'un niveau technologique dans ces sociétés très inférieur à celui des grandes compagnies pétrolières internationales.
    La champs pétroliers russes sont en général en phase de déclin et sont prévus ne pas dépasser les années 2030. Quand aux nouveaux développements qui ont certainement beaucoup de potentiel, en général dans des climats et régions hostiles, ils auraient effectivement besoins d'investissements étrangers, beaucoup plus sur le plan technique que financier pour en maitriser les considérables difficultés techniques. Malheureusement, les incertitudes juridiques crées par la "chasse" aux  compagnies pétrolières actuelles ne peut qu'exercer un effet repoussoir pour tout investissements nouveaux dans ce pays. A suivre donc.
  • Même politique de récupération des gisements et même effets à l'autre bout du monde au Venezuela, chez Hugo Chavez, réélu en 2006. PDVSA, la compagnie nationale vénézuélienne, a également, à la demande du Président, rénégocié avec l'ensemble des compagnies pétrolières internationales, la "reconquète" de leurs  droits d'exploitation et de leurs installations sur les gisements vénézuéliens et en particulier dans la ceinture de l'Orenoque, cette zone particulièrementr riche en pétrole mais en pétrole lourd difficilement exploitable.Le principe de base des autorités vénézuéliennes est que PDVSA doit avoir 51pct des sociétés exploitantes sous contrat d'association à partir d'avril et bien sur sans un cenime en compensation pour les investissements déjà réalisés sur ces champs. Le français Total, par exemple, très impliqué sur la ceinture de l'Orenoque y a déjà investi 2.5 milliards de dollars.
    Trois compagnies internationales ont réfusé les conditions du Vénézuéla, ExxonMobil, Eni et Total. Pour des raisons financières bien sur mais aussi pour des raisons éthiques, car les activités et les moyens de PDVSA sont largement consacrés désormais à des activités qui n'ont rien à voir avec l'objet de la société. C'est "l'argent du pétrole" qui finance les objectifs sociaux du président Chavez, en asséchant de ce fait la trésorerie de PDVSA, et son personnel qui y est largement mis à contribution.Toutes modalités bien entendu difficilement acceptables pour leurs associés et leurs actionnaires.
    Autre difficulté, le savoir faire technique de PDVSA s'est quasiment évanoui lors du licenciement de 18 000 employés qui a suivi la grève de deux mois de 2003. On cherche donc des solutions soit sous la forme d'accroissement des permis de recherche et de production accordés aux multinationales pour qu'elles restent, soit en faisant appel à d'autres sociétés non présentes actuellement et dont on espère qu'elles pourraient apporter la technologie manquante, les compagnies chinoises, Iraniennes ou le grand frère brésilien Petrobras. Reste le problème du manque de sécurité juridique désormais établi et les risques de poursuites internationales. A suivre donc
  • Toujours en Russie, la "reconquète" au détriment de Shell Mitsui et Mistubishi du gisement de Shakhaline et au profit de Gazprom, met en difficulté également la BERD, Banque Européenne de Reconstruction et de Developpement, qui était impliqué dans le développement du gisement pour un crédit faible(300 millions de dollars) mais avait surtout servi de chef de file pour permettre l'arrivée dans le projet d'autres banques privées. Le passage forcé du controle du gisement sous la férule de Gazprom dans des conditions de quasi spoliations des investisseurs internationaux, pose la question de l'opportunité de ces prêts dans un pays pas particulièrement pauvre, ni en besoin de reconstruction. Pour Sakhaline, c'était mal venu mais il est trop tard pour y revenir, par contre pour Sakhaline II, autre projet tout aussi important et couteux, la BERD aura de la difficulé à participer cette fois...

Comme quoi dans le pétrole, on ne s'ennuie jamais

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