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CaDerange
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7 janvier 2007

Enfin une politique Européenne de l'Energie !

Nous avons désespérement besoin, dans une Europe extrèmement diverse du point de vue de son approvisionnement énergétique et de ses convictions sur les sources d'énergie primaire à favoriser, de connaitre la stratégie d'approvisionnement, de production  et de distribution de l'ensemble des pays européens. Le temps qui nous sépare du Peak oil se raccourcit chaque jour alors que celui nécessaire pour mettre en place les capacités de production et les moyens de distribution ne cesse d'augmenter pour cause de complexification des procédures d'approbation par les autorités et les populations(cf l'interdiction de la ligne haute tension en Provence pour alimenter le Sud Est ou les 12 ans minimum pour obtenir l'approbation d'une centrale nucléaire nouvelle !). Sans compter que le débat crucial sur le choix entre plus d'écologie et moins de développement économique ou l'inverse ne fait que commencer à apparaitre très modestement à la surface médiatique.

C'est pourquoi, il faut accueillir avec satisfaction le nouveau "Plan de Bruxelles pour l'Energie" que le Commissaire européen,le letton Andris Piebalgs,doit présenter aux députes en ce début d'année.canalblog71

Tout plan énergétique se doit d'être construit de nos jours en prenant en compte la contrainte écologique et en particulier le besoin de réduire nos émissions de CO2 pour cause de réchauffement climatique.Il doit tenir compte de notre degré de dépendance de fournitures étrangères, actuellement et dans un futur qui a été fixé pour cet exercice à 2030, et finalement il doit prendre en compte les couts des différentes solutions préconisées. Il doit également être construit en fonction d'objectifs admis par tous les Etats Membres qui sont ceux donnés dans le tableau ci contre: 20pct de réduction des émissions de CO2 dans le secteur énergétique et industriel d'içi 2020 et 35 pct d'içi 2030 ,20pct de la consommation totale d'énergie de l'UE en provenance de sources d'énergies renouvelables en 2020, 10pct de carburants automobiles de type biocarburants d'içi 2020 et une amélioration de l'efficacité énergétique de l'UE( le rendement énergétique des procédés et installations industrielles et énergétiques) de 20pct également, toujours d'içi 2020. Enfin à mon sens, elle devrait inclure une étude d'impact sur la croissance économique en fonction peut être de 2 ou 3 scenarii de choix de système de production et d'utilisation de tel ou tel cocktail d'énergies primaires.

Sur les objectifs de l'Union Européenne, tout d'abord, il est à prévoir l'acceptation assez facile de ces objectifs, les réserves prévisibles concernant l'absence de tout effort dans le domaine du transport routier, d'autres sur une certaine modicité de ces objectifs pour les partisans du toujours plus et enfin, en sens inverses, celles des industriels qui considèreront sans doute qu'il sont irréalistes.Après tout,c'est la marque d'un  bon équilibre!

canalblog72Le tableau ci contre donne les élements sur les couts des différentes sources d'énergie en 2005 et en 2030 après mise en oeuvre de la séquestration du CO2 dans le cas des trois sources fossiles utilisables, gaz, pétrole et charbon. Ces trois sources d'énergie primaire apparaissent en effet extrèmement dommageable en terme d'émission de CO2. D'où la nécessité de mettre en oeuvre la séquestration du CO2 émis qui en augmentera le cout de 50pct environ dans la mesure où on est capable de l'évaluer car, au point où en sont les recherches, nul ne sait quel pourcentage du CO2 émis il sera finalement possible de séquestrer ni combien il en coutera en fin de compte.

Parmi les sources non productrices de CO2, toutes n'émettent qu'entre 5 et 30pct des quantités de CO2 émises par les combustibles fossiles classiques, le moins intéressant de ce point de vue là étant le solaire. Par contre l'échelle des couts est dévaforable à l'éolien et surtout au solaire dont on sait qu'ils ne peuvent se développer que par la subvention déguisée et très favorable des prix de reprise d'EDF. Le développement de l'hydraulique ést limité par le taux d'équipement très élevé des sites disponibles, la biomasse en est encore a ses débuts, le photovoltaîque attend un saut technologique pour devenir plus compétitif et l'éolien qui se développe fortement ne peut être un outil de production de masse de par ses limitations(sites, gestion des pics de demandes, nécessité d'avoir une autre source en parallèle). Assez logiquement donc la Commission Européenne en vient à la conclusion qui est aussi celle de l'AIE, Agence Internationale de l'Energie, qui est qu'il faut se relancer en Europe dans le nucléaire.

Elle observe que le nucléaire "est moins vulnérable aux fluctuations de prix que le charbon ou le Gaz, que le minerai est disponible en quantité suffisantes pour plusieurs decennies" et que l'objectif de réduire les émissions de CO2 de 35 pct d'içi 2030 serait très difficile à atteindre si le niveau de producion nucléaire venait à baisser en Europe. Elle envisage de mettre en place un groupe de haut niveau pour améliorer enocre une sécurité jugée déjà très bonne.

C'est donc un retournement à 360° des politiques énérgétiques de certains etat membres qui est recommandée en particulier l'Allemagne, l'Italie, les Pays Bas et les pays nordiques. La France et la Finlande, pronucléaires "naturels" sont confortés dans leurs choix et la Grande Bretagne encouragée à prendre le virage vers le nucléaire qu'elle étudie actuellement.

Tout ceci n'est qu'un rapport qui doit être présenté aux Pays Membres, à leurs dirigeans et au parlement européen. Il est donc à prévoir des batailles sévères dans ces instances mais le rapport a au moins le mérite d'établir des faits et des couts pour les différentes options.

Autre sujet sur lequel ce rapport se prononce, celui des reseaux de distribution d'électricité ou de gaz. Il se prononce pour la dissociation(unbundling en anglais) des activités de production/ventes et de la gestion des réseaux de distribution.Une proposition qui me parait personnellement faire sens pour assurer le rôle régalien de fournir à tous les consomateurs finaux l'accès à ces sources d'énergie tout en assurant la compétition entre producteurs sur les prix du produit. Mais une proposition qui sera immédiatement considérée comme hérétique en France où, même si on a déjà créé une entité juridique séparée pour les réseaux électriques, RTE, elle est toujours opérée par l'opérateur historique, de même que le réseaux gazier.Pour EDF et GDF, c'est un éclatement des deux sociétés qui en résulterait immédiatement avec les difficultés sociales que vous pouvez imaginer.

Bruxelles recommande également la mise en place d'une meilleure coordination entre les gestionnaires de réseaux nationaux, soit sous la forme d'un renforcement des pouvoirs du Groupement Européens des régulateurs, soit par la création d'un organe européen de régulation.

Chauds débats en perspectives sur cette politique energétique. Parmi les critiques déjà exprimées, la modicité des objectifs de réduction d'émission, la possibilité de pouvoir continuer à construire des centrales à Gaz, Petrole ou Charbon dans les dix années à venir qui émettront du CO2 pendant les 40 ans à venir et l'absence de recommendation pour le secteur des transports de les réorganiser vesr des modes de transport moins émetteurs, en clair le ferroviaire couplé à l'electricité nucléaire pour concurrencer l'avion pour les transports de passagers et le camion pour les transports de marchandise. Il y manque aussi pour mois une étude d'impact des différents scenarii énergétiques sur la croissance économique et l'emploi.

A suivre

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