Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
CaDerange
Archives
24 décembre 2006

Choc frontal entre réduction des emissions et développement économique

C'est ce que traduit la réaction des industriels français, représentés par le GFI, Groupe des Fédérations industrielles, face à ce qu'ils considèrent comme une capitulation en rase campagne, la révision à la baisse des engagements de la France sur ses émissions de Gaz à Effet de Serre pour les années 2008/2012.

Le gouvernement français, avant sa soumission à la Commission de Bruxelles, s'était mis d'accord avec les industiels français pour proposer un volume global d'émission de 150 millions de tonnes de CO2. Un volume qui, d'après les industriels, leur permettait de poursuivre leur développement économique tout en améliorant significativement leur efficacité énergétique.Un compromis qui était déjà le résultat d'une longue et difficile négocation entre industriels et représentants de l'Etat et, parait il, des ONG. Pas de chance cette proposition a été rejetée par la commission comme largement insuffisante  et notre ministre de l'Ecologie a du se résoudre à aller à Canossa  et à envisager une proposition révisee à la baisse à 132,8 millions de tonnes de CO2. Proposition actuellement en ligne sur le site internet du ministère pour commentaires avant soumission définitive à Bruxelles.

Les industriels affirment aujourd'hui que l'effort demandé " ne sera pas supportable" par l'industrie. Pour une industrie qui n'arrivera pas respecter le quota qui lui est alloué, il faudra racheter des "droits à CO2" sur le marché, un produit dont je vous avais d'ailleurs chaudement recommandé l'achat il y a dejà quelque temps. A 20 euros la tonne de CO2, prix actuel, il en coutera  460 millions d'euros à l'industrie française. Pour une industrie comme la sidérurgie qui génère 2 tonnes de CO2 par tonne d'acier produite, cela coutera donc 40 euros supplémentaire pour un produit final qui se vend 300 euros la tonne, soit un surcout supérieur à la totalité de la marge sur la tonne d'acier ! Résultat, l'acheteur concerné -ou le sidérurgiste lui même à l'intérieur de son groupe- se retournera vers des produits importés fabriqués dans des pays sans contrainte d'émission, au minimum pour la production "hors quotas".

Arcélor Mittal considère par exemple qu'il sera obligé de réduire sa production de 1 million de tonnes au profit d'importation.

C'est l'attitude des pouvoirs publics qui est particulièrement stigmatisé par les industriels, leur "lachage" de l'industrie face à Bruxelles pour compenser, parait il , d'autres déficiences de leur part comme celle sur le retard à la transposition des directives OGM ou encore le non respect des taux de nitrates dans l'eau en Bretagne. Toutes ces erreurs que vous retrouvez dans ma rubrique " se prendre les pîeds dans le tapis" et qui malheureusement nous aliène Bruxelles sur des sujets importants.

Ce "ras le bol" d'industriels qui connaissent leur métier et assurent du travail à plus de 4 millions de personnes traduit bien que la lutte contre les émissions n'est pas un problème simple à résoudre sans consequences économiques et sociales, pour la bonne raison que le CO2 n'est pas un polluant classique à éliminer, mais une partie intégrale du cycle économique car totalement lié à la consommation d'énergie primaire des procédés de fabrications . On ne peut en effet produire plus sans utiliser davantage d'énergie et donc émettre plus de CO2.

Nous voiçi confronté pour la première fois publiquement au problème de fond de la lutte contre les émissions et le réchauffement climatique : Comment assurer l'un, la diminution des émissions, en maintenant l'autre, la poursuite de la croissance économique?

A ma connaissance, ce n'est pas, ou très difficilement, possible. Attendez vous à une forte récession économique  si nous poursuivons,tous seuls dans le monde face aux Etats Unis et aux pays émergents, à plomber nos prix de revient du surcout de mesures salutaires, certes pour la planète, mais UNILATERALES.

Il est vai que la notion de prix de revient semble particulièrement incompréhensibles pour nos hommes politiques, re les 35hrs !

Publicité
Commentaires
CaDerange
Publicité
Publicité