Pôles de compétitivité: le saupoudrage, ça ne marche pas

J'avais eu l'occasion de vous faire part, lors de la création des pôles de competitivité, de mon scepticisme sur le saupoudrage de pôles et de crédits qui semblait en etre un des principes. Tant il est vrai que de nos jours, il faut pouvoir disposer d'une force de frappe minimale, même en recherche , pour développer des programmes de qualité internationale et faire - en anglais, désolé- de la "cross fertilization", ou fertilisation transversale entre les différentes techniques et disciplines scientifiques pour arriver à des résultats probants.

C'est le constat que vient de faire le cabinet d'audit international KPMG en  annonçant, dans un rapport récent, la disparition probable d'une dizaine( sur 66) de pôles de compétitivité à court tèrme. D'apres les auteurs de l'étude, 10 pôles n'ont pas vraiment de projet abouti et serieux et 15 presenteraient de " vrais problèmes". Ce sont les petits pôles qui posent problèmes. Comme celui cité en exemple de la filière équine en Normandie dont KPMG pense que la création a plus correspondu à une logique d'aménagement du territoire que d'un vrai besoin industriel.

C'est apparemment l'opposition entre le Ministère des Finances qui souhaitait de grands pôles à vocation internationale et celui de l'Industrie plus sensible à l'aménagement du territoire qui aurait produit ce phénomène de saupoudrage que j'avais dénoncé en son temps. Outre le gaspillage de fonds publics (1.5 milliarsd d'euros consacrés à ces pôles de competitivité sur 5 ans) c'est aussi l'image de notre recherche publique qui risque de s'en trouver affectée à un moment où elle voudrait montrer à une industrie privé de plus en plus internationale qu'elle peut leur être utile.

En conclusion, KPMG très diplomatiquement statue sur le fait que pour certains de ces pôles " leur positionnement sur les marchés internationaiux n'est pas encore inscrit dans leur routine de fonctionnement". Que cela est bien dit !