Se prendre les pîeds dans le tapis...suite

Trois exemple nouveaux dans cette rubrique malheureusement trop fréquente et désolante car en fin de compte ce sont nous qui en payons les effets:

• Le jugement du Conseil Constitutionnel sur la fusion Suez/ GDF, voulue brutalement par le Premier Ministre pour cause de crise de patriotisme économique et annoncée au mépris de l'avis des actionnaires de Suez, non consultés, qui menace de tourner à court terme en eau de boudin. Car, tout en reconnaissant la légitimité du gouvernement de privatiser GDF,le Conseil Constitutionnel a repoussé à la date de l'ouverture du marché du gaz à la concurrence pour les particuliers, juin 2007, et de la tombée du monopole, la date de cette privatisation. Ce qui, de facto, remet la décision finale sous l'épée de Damoclès du résultat de l'élection présidentielle puisque la candidate socialiste y est opposée. Pas de quoi faire enfin voter les actionnaires de Suez en faveur d'une telle fusion. Pas vraiment bien menée cette affaire, Monsieur le Premier Ministre...
• Toujours sur le plan de l'electricité et du gaz et dans le cadre du même jugement,le Conseil Constitutionnel a remis en cause le systeme de règlementation des tarifs également incrit dans la même loi que celle sur la privatisation de GDF, alors que s'il avait été inscrit dans une loi indépendante, personne ne l'aurait peut être attaqué. Une maladresse de procédure mal venue qui risque de couter cher au gouvernement. Le Conseil Constitutionnel a rappellé au gouvernement et à nos hommes politiques que l'on ne peut parler "libéral et concurrentiel" à Bruxelles et agir à Paris dans l'optique controlatrice habituelle à notre culture politique. Et donc que nous avions signé Maastricht et Nice pour le meilleur et pour le pire. Encore un pas de clerc
• L'affaire Safran, ce mariage de la carpe et du lapin que j'avais eu l'occasion de trouver exempte de logique industrielle à l'époque de sa gestation par Nicolas Sarkozy, n'en finit pas de se rapprocher du désastre. Pour cause de mariage de cultures trop différentes entre le fabricant de réacteurs d'avions et celui de téléphones cellulaires. D'un coté une activité industrielle lourdement capitalistique, très technique, qui évolue lentement dans un marché où la concurrence est limitée et le succés fortement dépendant de la supériorité technique. De l'autre une industrie vif argent, qui n'arrète pas de changer, avec de très nombreux intervenants, des prix très tirés et des marges minimalistes et beaucoup de marketing pour vendre. Les cultures étaient trop différentes, les hommes ne se sont pas compris, la structure de société choisie avec un Conseil de Surveillance n'a pas aidée et nous voiçi dans une guerre de tranchée dont le gouvernement ne sait comment se sortir.
• En marge des aléas énergétiques, un élément plus mineur, la montée de la valeur d'EDF en bourse. D'un coté c'est une très bonne nouvelle pour ceux qui ont investis dedans( en particulier les salariés qui ont bénéficiés de conditions de souscription "royales") et pour l'Etat qui voit sa participation restante augmenter tous les jours. C'est aussi malheureusement une preuve que la participation mise sur le marché l'a été à un prix bradé par rapport à la valeur réelle que le contribuable était en droit d'en attendre.Dommage pour ceux qui devront rembourser la dette de l'Etat. 

A suivre probablement, hélas.