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CaDerange
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15 novembre 2006

Energie: nous allons dans le mur, nous dit l'AIE...

Je vous avais signalé dans un message du 10 novembre la recommendation pressante de l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) aux gouvernements de tous les pays pour investir massivement dans le nucléaire MAINTENANT.

Le rapport qui justifie cette recommendation vient d'être publié cette semaine et ne laisse pas en effet d'être assez inquiétant. Il s'appelle le "World Energy Outlook 2006" et essaye d'établir de la manière la plus scientifique possible l'évolution de nos besoins à l'horizon de 2030.Les conclusions principales en sont les suivantes

  • Cette demande mondiale est prévue augmenter de 50 pct, pas moins, d'içi 2030, à un rythme moyen de 1.6pct de hausse moyenne annuelle sur cette période et malgré un prix du baril de pétrole élevé pris en compte dans cette estimation. Cette hausse de la demande viendrait à 70pct des pays émergents  et pour un peu moins de 30pct de la demande de la seule Chine qui représentera en 2030 20pct de la demande mondiale d'énergie.
  • Cette hausse de la demande en énergie primaire proviendra malheureusement à 83pct(!) des énergies fossiles. La prévision de l'AIE est donc que la demande de pétrole passera de 84 millions de Barils/jours en 2005 à 116 millions en 2030! Parmi ces énergies fossiles, c'est le charbon qui progressera le plus fortement du fait de son cout plus faible que les autres énergies fossiles et des ressources importantes dans ce minerai de la Chine et de l'Inde qui sont les deux pays prévus avoir la croissance la plus importante d'içi 2030.
  • De ce fait les émissions de CO2 sont prévues augmenter de 55pct(!!!) à 40 milliards de tonnes en 2030. Et plus des deux tiers de cette croissance des émissions viendront des pays en développement. Or il est difficile de demander à ces pays qui sortent d'années de sous développement de limiter une croissance que le niveau de vie de leurs populations justifie totalement. D'autant plus que nombre d'entre eux n'ont pas signé les engagements du protocole de Kyoto

C'est donc un scenario Noir que nous décrit le rapport de l'Agence Internationale de l'Energie. La recommendation de l'Agence qui s'en suit est de faire en sorte que cette augmentation annuelle de la demande puisse être ralentie de 1.6 à 1.2 pct. Et pour cela quatre types d'actions sont proposées aux gouvernements et aux hommes politiques de tous pays.

D'abord s'attaquer sérieusement au problème du transport grace à des véhicules, moteurs et réacteurs plus économes. Rien de bien neuf, me semble t il. C'est ce qu'ont fait les constructeurs depuis des années avec de grands succés mais sans que cela ne permette d'inflechir l'appétit des consommateurs pour les grosses voitures et les voyages en avions aux antipodes.Sans compter que ces améliorations permanentes semblent de plus en plus difficile à réaliser. Alors...

Deuxième recommendation,accroitre considérablement l'utilisation des biocarburants pour qu'il représentent davantage que les 4 ct que prévoit l'AIE en 2030 . J'y crois aussi mais avec la limite que nous disposions de suffisamment de surfaces arables et surtout d'eau pour y parvenir....

Enfin, la recommendation forte est de développer les énergies non fossiles qui n'émettent pas de CO2 en clair l'éolien, l'hydraulique, la géothermie, mais surtout le nucléaire qui, seul, a la capacité de répondre à l'énormité de la demande.En Europe, aux Etats Unis mais également en Chine et en Inde. Pour cela il faut lancer des plans biomasse, permettre l'implantation de petites unites éoliennes ou hydrauliques de production d'electricité et faciliter surtout les investissemements privés dans des centrales nucléaires.

Dernier point, augmenter considérablement la recherche sur la capture du CO2 et sa sequestration sur laquelle l'AIE pense que nous ne faisons pas assez d'efforts. Faire disparaitre le problème puisqu'on ne peut pas le controler en quelque sorte.

Préoccupation majeure de l'AIE: tous ces efforts de réduction d'émission demandent des décisions immédiates tellement le temps nécessaire pour la mise en oeuvre de ces palliatifs à la poursuite de l'accroissement de nos émissions est longue, 12 ans par exemple pour construire une centrale nucléaire.

Sinon, nous nous retrouverons avec 15 milliards de Tonnes d'émisssion de CO2 de plus en 2030.

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CaDerange
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