Vers une relance massive du nucléaire?

C'est la recommendation que vient de faire l'Agence Internationale de l'Energie, AIE, présidée par un français, Monsieur Claude Mandil, aux gouvernements occidentaux.

C'est à l'occasion d'une interview dans le Financial Time que l'économiste de l'AIE, Fatih Birol, a exprimé son inquiétude devant la montée du réchauffement planétaire et le rapprochement d'un point de non retour au dela duquel il ne sera plus possible d'assurer la sécurité d'approvisionnement énergétique tout en limitant les effets du réchauffement  climatique. Pour lui,les décisions sont à prendre dès demain et il en appelle donc aux dirigeants occidentaux pour investir massivement dans la construction de centrales nucléaires et pour convaincre les opinions publiques qui y sont réticentes que c'est bien la seule solution pour l'instant.

S vous lisez régulièrement ce blog, vous savez que mon analyse personnelle est proche de celle de Monsieur Birol. Etant donné les delais et les couts pour construire des centrales nucléaires, l'accélération du réchauffement climatique, le défaut rédhibitoire des centrales au gaz et au charbon d'émettre du CO2, et les possibilités quantitatives limitées des énergies renouvelables de contribuer à la production d'électricité, nous sommes d'ores et déjà confronté à la problématique des pannes d'électricité à répétition en hiver d'içi une dizaine d'année si nous ne faisons rien MAINTENANT. Ou, alors, alternativement, si nous investissons dans des centrales à gaz ou au charbon pour " boucher les trous" comme semblent l'indiquer les annonces régulières d'investissements énergétiques,  nous serons forcés de ne pas respecter nos engagements du protocole de Kyoto...

Par contre, si nous pensons pouvoir respecter Kyoto en nous bornant à développer seulement des énergies renouvelables, alors nous prenons un risque sérieux de pénuries d'énergies sévères qui se traduiront par des restrictions de chauffage ou de climatisation, des pannes d'electicité récurrentes, des restrictions aux deplacements en France et à l'étranger, une récession économique et qui se traduiront,au final, par une regression sensible de notre mode de vie et sa qualité, comme Yves Cochet dans son livre sur l'après pétrole, et moi même içi plus modestement, avons tenté de vous le décrire.

Fatih Birol demande plus spécifiquement à nos gouvernements d'informer leurs opinions publiques de la gravité de la situation et de la nécessité d'investir massivement et immédiatement dans des centrales nucléaires. Or, force est de constater que nos hommes politiques, qui n'ont déjà pas tous compris les enjeux énergétiques auxquels nous sommes confrontés, n'ont jamais été très courageux pour expliquer et convaincre leurs électeurs de sujet pourtant plus simples comme l'interêt et les conséquences de l'Europe et de ses traités, ou encore l'utilité de la Constitution Européenne ou encore celui de son élargissement. Alors...

Attendons de voir si cette fois, ils sauront se monter à la hauteur de leur tache...ou sinon preparons nous à vivre dans un monde en régression profonde.

NB: la recommendation de l'AIE n'a donné lieu dans vos journaux qu'à quelques lignes noyées dans une colonne de sujets mineurs, juste à coté de l'entrefilet sur le retour des confitures Maternes dans le giron de la mère patrie.Ca me semblait pourtant une information importante pour l'humanité?