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CaDerange
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23 octobre 2006

Energies de substitution: La Phase I des biocarburants

Les biocarburants que nous produisons dans le monde à l'heure actuelle sont ce que l'on pourrait appeller des biocarburants de Phase I, c'est à dire ceux qui sont les plus évidents à fabriquer actuellement sur la base de l'expérience existante, les plus simples aussi à industrialiser mais aussi ceux qui sont le moins énergétiquement " rentables", ceux qui ont le bilan énérgétique entre l'énergie dépensée pour les produire et celle qu'ils nous restituent le plus mauvais.

Vous les connaissez, c'est l'éthanol (l'alcool de votre cognac ou rhum) produit à partir de la canne à sucre au Brésil, de la betterave à sucre en Europe, et de céreales(Blé, Maïs) aux Etats Unis pour être utilisés en tout ou partie dans les carburants pour moteur à Essence et les esters d'acide gras provenant des huiles de différentes graines agricoles, colza, tournesol ou autres pour utilisation en mélange dans le gazole pour les moteurs Diesel.

On utilise uniquement, dans cette première phase de production de biocarburants les fruits de la plante et le sucre ou l'huile qui peut en être extrait directement. Pas du tout par contre la tige et les feuilles qui sont composées de composés cellulosiques plus difficile à transformer en biocarburants. Ce sont les biocarburants dit de Phase II qui sont censés utiliser également tiges et feuilles et je vous en parlerais dans un article suivant.

Le sucre issu de la canne ou de la betterave subit une transformation qui le transforme par fermentation en alcool qui est ensuite distillé et peut donc étre utilisé directement ou en mélange. L'huile de colza ou de tournesol qui est un acide gras est traité par un alcool, généralement du méthanol, pour le transformer dans cette réaction chimique d'estérification en un ester de l'acide et de l'alcool utilisé dans la réaction. Suivant l'oléagineux et l'alcool utilisé, les esters obtenus ont des formules chimiques différentes et des propriétés physiques et énergétiques qui varient mais dans des proportions faibles.

Le pays le plus en avancé, c'est le Brésil qui a lancé le "tout alcool" il y a dejà quelques années et qui le produit à partir de la canne à sucre. Sans subvention désormais. Une combinaison de volumes importants maintenant et surtout d'un prix de main d'oeuvre faible au Brésil. Car la culture de la canne à sucre est essentiellement manuelle et les cueilleurs, comme vous avez pu le voir dans un reportage récent, le font à bas prix et dans des conditions parfois limites du point de vue de la sécurité. Le Brésil est de ce fait un peu l'épouvantail des producteurs des autres pays. La Suède à ma connaissance, importe une partie de son E 85 du Brésil.

Les Etats Unis sont également fortement impliqués dans la production d'Ethanol, à partir de céréales, blé et maïs, dont ils sont gros producteurs. Pas moins de 101 usines de production quadrillent le territoire et leur nombre ne cesse d'augmenter.canalblog41

La France possède une vingtaine de distilleries et construit en ce moment la plus grosse distillerie d'éthanol à partir de betterave à sucre à Origny Ste Benoite, près de St Quentin, dans les grandes plaines betteravières du nord.Six autres usines du même type devraient vpoir e jour d'içi 2008. Leurs propriétaires, des sociétés que vous connaissez peu ou pas, en général présentes dans le sucre, comme Tereos,Cristal Union,le négociant Soufflet ou l'espagnol Abengoa.Les agriculteurs participent aux montages financiers de ces distilleries sur la base d'un système de type coopératif.

Coté biodiesel, une seule société présente en France, Sofiproteol qui possède 4 usines en cours d'agrandissement et prévoit d'en construire 4 autres.

Sur le plan financier, c'est grace aux subventions que ces usines peuvent se construire. Les détaxations offertes à ces biocarburants se montent à 33 centimes d'euros pour l'éthanol dans l'essence( sur 1,25€ au litre) et de 25cts d'euros pour le biodiesel. Il faut ce niveau de détaxe,un baril de pétrole à 65 dollars et une tonne de colza à 230 euros pour assurer la rentablité de telles usines sur de nombreuses années.C'est dire si les promoteurs surveilleront anxieusement les lois de finances qui définissent tous les ans ces détaxes....Au total cela coutera 200 millions d'euros au contribuable pour 2006.

En fait si les pourcentages d'inclusion de biocarburants dans les carburants n'ont jamais atteint les limites fixées(2pct en 2005) c'est sans doute par manque de produit disponible mais également parce que le gouvernement, dans ses problèmes budgétaires, ne pouvait pas en subventionner davantage...

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CaDerange
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