Consommation de Médicaments: un frémissement à la baisse.

La France est un haut lieu de la consommation de médicaments et les français souvent en tête des classements des plus gros consommateurs de telle ou telle catégorie de médicaments. C'est une des causes du déficit de la Secu, à moins que ce ne soit une conséquence de ses principes de fonctionnement libertaires dont je reconnais qu'ils contribuent aussi à l'excellence de notre santé. De nombreuses campagnes ont été organisées par les caisses dans le passé auprès des médecins et des patients eux mêmes pour essayer de ralentir cette boulimie de consommation mais sans vraiment de résultats probants.

Pourtant cette fois, ça semble marcher comme le prouve le tablau ci contre.En nombre de boites de médicaments, toutes catégoris confondues, les français ont consommés sur les 6 premiers mois de 2006, 4.5 pct de moins de boites que sur la même période de 2005. Et ce 'est pas le déréferencement de certaines catégories de médicaments commes les veinotoniques qui en est la cause puisque les médicaments non remboursable sont en  progression de 20pct et les remboursables en baisse de 7pct.

Ce sont donc les docteurs qui prescrivent moins de médicaments que précédemment comme le montre une autre statistique qui est le nombre moyen de médicaments prescrits par ordonnance. Il est passé en effet de 4 à 3.7 en moyenne! Un vrai changement de mentalité pour le corps médical donc.

Changement impulsé par sans doute une prise de conscience de leur responsablité et de leur pouvoir d'action dans la maitrise de cette consommation, par les engagements que le corps médical a pris de réduire cette consommation dans le cadre de leur nouvelle convention et aussi des efforts des caisses d'assurances maladies. Ces dernières ont multipliés les visites des 700 délégues médicaux auprès des médecins pour convaincre les médecins de mieux prescrire. Un contre pouvoir aux visites des délégues médicaux des groupes pharmaceutiques dont l'objectif était rigoureusement l'inverse. Pour leur défense, ils ont contribués également à la demande des caisses en s'autolimitant dans leurs efforts de promotion de certaines classes de médicaments. Autre cause contributive de cette baisse, la mise en place du parcours de soin qui a légèrement diminué le nombre de visites.

La où le bât blesse, c'est en cout de ces médicaments car dans le même temps et malgré le succés rencontré par les génériques( qui incidemment contribue à faire baisser les efforts de recherche), le cout total des médicaments remboursables a augmenté de 1.1 pct ce qui est toutefois inférieur à l'inflation. Curieusement la valeur unitaire des non remboursables a baissé dans le même temps...

Un bravo donc à notre corps médical qui, comme le dit le syndicat français des laboratores a (enfin) appris à "lever le stylo".

Il reste pourtant beaucoup à  faire dans ce domaine. Car en France, 90pct des consultations se terminent par une ordonnance contre 72pct en Allemagne et 43pct aux Pays Bas. En particulier pour certaines classes de médicaments, les antibiotiques dont nous sommes les plus gros consommateurs européens ou les antidépresseurs dont la prescription conclut 93pct des consultations pour dépression là où en Allemagne elle n'en conclut que 62pct....

En conclusion, bon résultat de cet effort général mais....Peut mieux faire !