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CaDerange
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4 octobre 2006

Redistribution des cartes dans le monde du jeu et des paris

Dans un message du 2 aôut, je vous faisais part de la bataille qui avait déjà commencé et se durcissait entre les nouvelles sociétés de paris sur Internet et les Etats qui, sous couvert de vouloir protéger l'ouvrier de ce qui était considéré comme un vice, le jeu, s'en était surtout approprié les revenus depuis des décennies. Revenus tout à fait confortables et méthodes de marketing sophistiquées et tapageuses pour attirer les joueurs et leur proposer toujours plus de jeux nouveaux.

Mainmise des états quasi universelle, aux Etats Unis comme dans les pays européens ou en Chine et dans tous les compartiments des jeux, casinos,paris hippiques ou jeux de hasard. C'est l 'arrivée d'Internet qui a bouleversé ce secteur d'activité en permettant aux joueurs de faire des paris auprès de sociétés offshore ou implantées dans des pays à la législation de jeux libérale.

Les Etats Unis viennent de rappeller récemment leur monopole sur les jeux en arrétant à son arrivée à New York le dirigeant d'une société de paris basée à Londres. La France vient d'en faire de même en arrétant aussi deux dirigeants de la société autrichienne Bwin venus à Monaco discuter de leur nouveau sponsoring de l'AS Monaco mais qui avaient commis l'imprudence de  vouloir organiser une conférence de presse à ce sujet à la Turbie, en territoire français.

Bwin, initialement Bet and Win, Parier et Gagner, est un société cotée à la bourse de Vienne depuis 6 ans et qui se developpe à grande vitesse(une gazelle donc) dans le domaine des paris sur les matchs de football. Vous avez déjà vu son sigle en coupe d'Europe sur les maillots des joueurs du Milan AC, de Bordeaux ou de Barcelone. Elle verse aux clubs  en contrat de sponsoring avec elle en Europe pas moins de 83 millions d'euros pa an qui leur servent à équilibrer des budgets de plus élevés et à payer des joueurs de plus en plus gourmands.

En France, vous trouverez le nom de Bwin sur les maillots des joueurs de Monaco, Auxerre,Saint Etienne, Le Mans et Bordeaux alors que vous trouverez celui de de Gamebookers sur ceux de Nantes, de 888.com sur ceux de Toulouse et celui de Sportingbet sur ceux de Lens, Lorient,Montpellier, Metz et Nice.C'est dire l'importance des revenus de ce sponsoring dans le football français qui serait sévèrement touché si ces paris venaient à être interdits.

La nouveauté dans cette bataille c'est l'intervention de Bruxelles dans le débat qui a déjà épinglé sept états membres pour entrave à la libre concurrence.Pour Bruxelles en effet, les activités de paris sont des activités commerciales comme les autres et les opérateurs publics dans ce domaine ne doivent pas bénéficier d'avantages indus par rapports à leurs concurrents du privé. Nul doute que dans le cas de Bwin, Bruxelles ne monte en charge pour défendre une société et des ressortissants d'un autre Etat membre.

L'affaire devra se resoudre en définitive sur le plan juridique français et européen. D'ores et déjà, des plaintes en justice croisées ont été déposées par la Française des Jeux et le PMU contre les nouveaux opérateurs internet dont Bwin et du Syndicat des Casinos Français contre la Francaise des Jeux. La messe dans ce domaine est d'ailleurs déjà quasiment dite car la Cour Européenne, saisie par les autorités italiennes contre l'agent en Italie d'une société de paris anglaise, Gambelli, a déjà jugé la législation italienne- pas très différente de la législation française- comme contraire à la liberté fondamentale du marché commun. Tout en reconnaissant néanmoins le droit des Etats à restreindre l'offre de paris pour des raisons d'interet général( la fameuse défense de "l'ouvrier" et de la protection des parieurs contre l'addiction au jeu) mais à condition que ce soit de manière identique pour tous les intervenants sur ce marché.

La bataille sera donc longue mais du type guerre de retardement pour que les états et les opérateurs publics conservent le plus lontemps possible leur privilège et les revenus qui y sont attachés. L' issue en est néanmoins déjà quasiment sure.C'est sans doute ce qui explique les pleines pages de publicité de Bwin dans les journaux français pour soutenir leur cas.

Vous en jugerez vous même suivant que vous êtes parieurs ou contribuables. 

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CaDerange
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