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CaDerange
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18 septembre 2006

Comment utiliser les fruits de l'embellie économique?

Nous vivons en ce moment, pour la première fois depuis quelque années, une embellie économique européenne que nous n'attendions presque plus. De manière surprenante en effet, l'Europe dont on pensait  qu'en devenant l'équivalente de l'économie américaine, elle allait pouvoir jouer ce rôle d'entraineur de l'économie mondiale traditonnellement joué par les Etats Unis, n'arrivait pas à jouer ce rôle de locomotive. Je n'épiloguerais pas sur les raisons de ce "retard à l'allumage" du moteur économique européen, ce n'est pas l'objet de ce message. Saluons le retour de cette croissance et intéressons nous maintenant à la manière dont nos gouvernants pensent utiliser les fruits de cette embellie.

En France, dans la plus pure tradition médiatique, on nous parle de nouveau de cagnotte fiscale et on réflechit comment s'accorder, en cette année préélectorale,quelques dépenses supplémentaires. En oubliant que le mot de cagnotte fiscale est une expression totalement impropre puisqu'il ne s'agit en fait que d'un "moindre déficit" dans l'éxécution du budget de l'Etat. Même avec l 'embellie économique, notre budget malheureusement restera dans le rouge pour la 24eme année consécutive et les dépenses continueront à excèder les recettes d'environ 20pct . Mon message du 16 septembre sur le coût de l'intervention au Liban pourrait bien d'ailleurs sonner le glas de ce " moindre déficit". Signalons que le même débat qu'en France sur l'utilisation de ce "moindre déficit" se passe en Allemagne avec une partie de la classe politique qui en demande la rédistribution. Ils ne sont pourtant pas en période prééléctorale...

Bruxelles vient par contre de conseiller à certains de ces Etats Membres, la France, l'Allemagne et l'IIalie, de profiter de cette embellie économique pour au contraire rembourser leurs dettes et réduire le déficit public. Et non pas comme il s'était produit dans les années 90 lors de la dernière reprise économique d'en profiter pour faire de nouvelles dépenses et de nouveaux cadeaux fiscaux comme cela avait été le cas à cette époque du temps de Messieurs Gerhard Schröder en Allemagne et de Lionel Jospin en France. Nous verrons si cet avis de bon sens sera suivi de quelque effet que ce soit.

Une autre catégorie de "promoteur de dépenses" en France est le nouvel eldorado des dépenses des régions créés par la loi de décentralisation de Monsieur Raffarin, les 22 roitelets qui bénéficient de l'avantage de ne pas paraitre avoir de responsabilité directe dans le respect des 3pct de déficit et des 60pct max du PIB de dette publique. Leur déficit est pourtant pris en compte dans le calcul des 3pct mais, du fait de leur émergence récente dans la vie politique du pays, le grand public n'associe pas encore ses élus régionaux aux déficits et aux taxes (Foncière et d'habitation, TIPP, etc) dont ils ont maintenant la responsabilité. J'avais eu l'occasion dejà de vous signaler que c'était la grand danger de la décentralisation que de permettre à l'Etat et aux régions de poursuivre chacun de leur coté leurs dépenses parfois somptuaires en s'en accusant mutuellement !

Un rapport de la banque Dexia spécialisée dans le financement aux collectivités locales nous dit que la tendance est à la hausse forte de ces dépenses avec des budgets d'investissement local de ces collectivités locales en hausse de 7 pct en moyenne et des budgets de fonctionnement en hausse de 5.7pct. Les frais financiers des collectivités locales augmentent pour la première fois depuis 10 ans de 200 millions d'euros. Le cycle endettement, frais financiers supplémentaires à la charge future de nos enfants, et à terme impécuniosité de ces collectivités est donc bien lancé !!

Autre élement d'augmentation, la fiscalité locale directe,  taxe foncière et taxe d'habitation, qui est prévue augmenter cette année de 3.5 pct. Comme si chacun d'entre nous voyait ses revenus progresser de 3.5pct cette année.

Constatation finale: La hausse des prélèvements obligatoires, et de l'endettement, n'a aucune raison de ne pas se poursuivre, quoiqu'en dise Bruxelles....

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CaDerange
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