Electricité verte et subventions

Je vous avais signalé dans un message du 10 août l'avis négatif donné par la Commission de Régulation de l'Energie(CRE) sur le projet de décret fixant le nouveau prix de reprise par EDF de l'electricité éolienne. Au motif que ce prix était jugé excessif en ce sens qu'il assurait à l'investisseur potentiel un retour sur investissement garanti de 20 à 40pct après impots et que le surcout pour la communaité représentait la somme considérable de 800 Millions d'Euros par an à l'horizon 2015.

Vous ne serez pas surpris de savoir que la gouvernement a décidé discrètement de passer outre cet avis négatif et que donc il a fixé un tarif extrèmement attractif pour accelérer la mise en place de parcs éoliens en grand nombre dans notre paysage.Il est vrai que nous avions pris un certain retard par rapport à d'autres pays européens dans ce domaine (Danemark, Espagne, Allemagne) et surtout par rapport aux engagements que nous avions pris vis à vis de l'Europe.

Depuis des annonces de projets de ce type ont lieu chez les trois grands intervenants sur le marché français, EDF, directement ou par sa filiale spécialisée, l'espagnol Iberdrola et l'Ialien Enel.  A noter que l'espagnol et l'italien ne se contentent pas d'investir dans les parcs éoliens mais également dans la production des éoliennes elles mêmes avec la reprise de Perfect Wind par Iberdrola et celle de l'autre Français Erélis par Enel.

Au total ce sont pas moins de 202 permis de construie novaux qui ont été dépsoée entre février 2005 et 2006 et 661 permis sont en cours d'instruction à l'heure actuelle pour une montant total de puissance annoncée de 4650 Megawatts. A ceci prêt, comme j'ai  déjà eu l'occasion de vous le dire, qu'il s'agit d'une puissance maximale et non pas d'une puissance effective qui, elle, tient compte du taux d'utilisation des éoliennes qui dépasse rarement les 25pct sur l'année. Cette puissance correspond donc à trois centrales nucléaires si on juge par la puissance maximale installée mais seulement à une en puissance effective. Avec le même surface au sol occupée on pourrait donc se demander s'il ne serait pas plus judicieux d'y produire des biocarburants.

Cet engouement non seulement en France mais dans le monde pour les éoliennes commence à créer un goulot d'étranglement chez les fabricants d'éoliennes. C'est ainsi que le premier fabricant mondial, le danois Vestas, vient de tirer la sonnette d'alarme sur le fait qu'il faudrait prévoir des retards de livraisons et un envol des couts de par la vigeur de la demande mais aussi la hausse mondiale des matières premières.

Un autre problème dont on ne vous parle pas est la nécessite de disposer, à proximité immédiate des parcs éoliens, de capacité de production d'électricité alternative. Car, l'électricité ne se stockant pas, il faut pourvoir continuer à alimenter le réseau les 60 à 75 pct du  temps pendant lequel les parcs d'éoliennes ne peuvent fonctionner pour cause de trop ou pas assez de vent ou encore de la maintenance normale. Est ce EDF qui est prevu assurer pour ces concurrents la fourniture de cette électricité de secours au titre de ses obligations de service public et a t elle les capacités de production disponibles dans tous les endroits où sont prévues s'installer ces fermes d'éoliennes nouvelles, je ne sais? J'espère en tous cas que dans les calculs économiques effectués on a bien pris en compe cette charge supplémentaire.

En tous cas nous devrions rapidement rattraper le niveau des autres pays européen et satisfaire à nos obligations européennes.

Bienvenue à toutes ces fermes d'éoliennes dans le paysage campagnard français!