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CaDerange
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4 septembre 2006

Iter: Une hérésie d'après le prix Nobel Gilles de Gennes

La domestication de la fusion nucléaire est le stade ultime qui permettra de parvenir à l'énergie sans limite pour tous. Dans les temps de Peak oil et de pénurie d'énergie que l'on entrevoit pour un avenir proche, c'est donc un challenge extrèmement important à relever pour l'avenir de l'humanité toute entière. C'est en principe grace à la construction du réacteur expérimental Iter que nous pensons trouver les réponses aux gigantesques défis technlogiques que cela pose dans les cinquantes ans à venir.

Pourtant une voix s'élève pour dire qu'il n'y croit pas. Et pas n'importe laquelle puisqu'il s'agit de celle d'un chercheur émérite reconnu par un prix Nobel, ancien ingénieur au CEA et spécialiste des métaux supraconducteurs, Pierre-Gilles de Gennes.

Ses objections sont de plusieurs ordres. Pour lui avant de pouvoir s'attaquer à un réacteur de fusion de 5 tonnes de capacité, comme celui prévu pour Iter, il faut avoir compris et maitrisé tous les détails du fonctionnement d'un réacteur plus petit, de 500 litres par exemple, et en avoir évalué tous les risques qu'il récèle. D'après lui, c'est ce que nous avions commencé à réussir avec le réacteur Superphenix de Creys Malville que nous avons arrété pour des raisons politiques, mais ce n'était ni terminé ni extrapolable sans une phase intermédiaire dans un pilote de taille  plus modeste.

Par ailleurs en tant que spécialiste des metaux supraconducteurs, il ne pense pas, étant donné leur fragilité , que l'on puisse arriver à confiner les plasmas dans lesquels la fusion se produit dans des bobinages supraconducteurs pour une duréee de vie de dix à vingt ans.

Enfin les matières fissibles qui seront produites par le réacteur ne sont pas autorisé à être transportées. Il faudra donc batir à cote d'Iter l'équivalent de l'usine de la Hague, une tache pharaonique d'après lui.

Voila qui confirme la difficulté, qui était bien connu, de maitriser la fusion nucléaire. Je suppose qu'il y a dans ce projet d'autres techniciens de haute volée de cette industrie qui ont une vision probablement moins pessimiste que Pierre-Gilles de Gennes.Je l'espère en tous cas étant donné la nécessité pour l'humanité de trouver des ressources énergétiques quasi inépuisable pour alimenter son évolution.

Un autre commentaire de sa part qui mérite d'être relevé. Il ne pense pas qu'un tel outil puisse être maitrisé en dehors de nations hautement developpées industriellement et scientifiquement, donc pas dans les pays du tiers monde. C'est déjà l'impression personnelle que j'avais quand on parle des centrales nucléaires classiques. L'accident de Tchernobyl a en effet demontré que qu'il ne suffit pas d'un haut niveau de developpement scientifique pour construire et faire fonctionner EN TOUTE SECURITE de telle centrales et qu'il est nécessaire d'y rajouter des ingrédients culturels comme le sens de la responsabilité et l'obsession de la sécurité....

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CaDerange
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