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CaDerange
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24 août 2006

L'industrie de la fausse monnaie

Je vous avais signalé, dans un message du 21 juillet, que la Gaule du 1er siècle avant JC disposait déjà apparemment de faussaires qui imprimaient de la fausse monnaie. C'ést une découverte archéologique récente du coté d'Evreux qui a mis a jour les preuves d'une telle activité.

D'autres traces de création de fausse monnaie existent en France dans la région de Dijon au  XVème siècle où des faussaires appélés "les Coquillard" ont diffusés à travers le royaume de la fausse monnaie imprimée à Maastricht. Avant de se faire prendre et d'être pendus haut et court en 1453. Depuis cette activité de production de fausse monnaie est, parait il, une spécialité de notre beau pays. Il est vrai que notre situation géographique, au coeur de l'europe et lieu de passage entre les pays du nord et ceux du sud, ne pouvait que favoriser cette industrie souterraine.

Au jour d'aujourd'hui, nous sommes toujours considérés comme un des pays experts dans ce domaine comme en témoigne le fait que les prises de fausse monnaie en France( 90 000 coupures d'euros sur les 6 premiers mois de 2006) constitue 30 pct de la totalité des prises de toute l'Europe. Il parait que c'est une activité très technique qui correspond bien à notre mentalité d'artisan ou d'ingénieur et dans laquelle nous disposerions d'un vrai savoir faire.

Notons au passage que la création de l'euro s'était accompagnée de la mise en oeuvre des techniques les plus récentes de lutte contre la falsification. Leur resistance n'a pourtant pas duré très longtemps.

Le metier tend pourtant à se minimaliser et à se délocaliser. Par minimaliser j'entend passer du stade d'une industrie lourde de par le besoin qu'elle avait en matériel d'impression sophistiqué à celui d'une industrie légère décentralisée qu'elle tend à devenir par la grace de la photocopie moderne et de l'ordinateur graphique. De la même manière cette évolution des techniques a fait évoluer cette activité du grand bandistisme international vers une multiplicité de faux monnayeurs à domicile.C'est ainsi que les cités de nos banlieues commencent à rajouter à leur palette d'activités illégales celle de la fabrication de fausse monnaie.

Le metier tend aussi à s'internationaliser, voire se délocaliser.En plus des Français et des italiens, traditionnels dans ce metier, on voit maintenant apparaitre dans l'Europe élargie les bulgares et les lituaniens. Et à l'International, le positionnement de l'Euro comme la seconde monnaie en importance dans le monde après le dollar a suscité aussi des vocations. C'est ainsi que les cartels colombiens déjà experts en contrefaçon du dollar se sont attaqués récemment à l'euro. Une planche de 20 000 billets de 100 euros de très bonne qualité a pu ainsi être saisie juste avant la dernière couche de couleur à Bogota.

Enfin j'avais eu l'occasion de vous signaler que la vaste majorité de billets de 50 euros européens se retrouvaient curieusement en circulation en Espagne pour cause d'acceptation des paiements espèces dans l'immobilier espagnol que nous connaissons tous comme particulièrement prospère.

C'est sans doute vers là, qu'il faut chercher la fin du circuit de cette industrie de la contrefaçon.

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CaDerange
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