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CaDerange
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11 août 2006

Gaz: Dans les griffes de Gazprom...suite

J'avais eu l'occasion dans plusieurs messages de vous signaler l'activisme de Gazprom, premier producteur mondial de Gaz pour étendre sa toile au delà des pays de l'ex Union soviétique vers les marchés énergétiques Européens et de s'introduire peu à peu dans la distribution au consommateur final. Dans un message du 14 avril, je vous avais signalé la visite de Vladimir Poutine en Algérie pour discuter des possibilités de coopération dans le domaine énergétique entre Gazprom et la Sonatrach, la société nationale algérienne grosse productrice de gaz, et ainsi créer une Opep du gaz qui "influencerait" le marché du gaz mondial.

Eh bien c'est fait. Gazprom, Sonatrach et Loukoil, autre société pétrolière Russe viennent de signer un accord de coopération par lequel les partenaires s'associent pour financer ensemble leurs projets d'exploration et de production de gaz et de pétrole en Algérie et dans le monde. Sonatrach cède à cette occasion une partie de sa participation de 36pct dans le gazoduc "Galsi" en construction entre l'Algérie et l'Italie dans lequel les Français Total et GDF ont pris une participation.Il en sera probablement de même pour l'autre gand projet de construction d'un autre gazoduc entre l'Algérie et l'Espagne, "Medgaz".

En d'autres termes, la Russie et l'Algérie via leurs sociétés nationales vont maintenant intervenir ensemble dans le monde et sur les marchés pour vendre, distribuer et produire le gaz dont le monde a besoin. Et plus particulièrement l'Europe dont l'ensemble Gazprom/Sonatrach fournit globalement 36 pct des besoins ! 180 milliards de M3( 129 Gazprom et 60 Sonatrach) sur les 440 des besoins européens totaux.

Or l'hiver dernier a déjà été plutôt critique du point de vue de l'approvisionnement de l'Italie et de l'Allemagne et à des degrés moindre du reste de l'Europe. Au point que la Commission de Bruxelles s'est senti obligée de commencer à réflechir sur une politique commune énérgétique pour assurer l'approvisionnement de l'Europe. Car l'Europe est un colosse au pieds d'argile sans ressoures énérgétiques. Les travaux de la Commission se sont suivis d'une réunion des chefs d'Etats dont la conclusion était que nous avions un grand voisin riche en énergie devenu fréquentable, la Russie, et quil fallait se mettre d'accord entre amis avec lui. Malheureusement les discussions avec Poutine ont achoppé sur la faiblesse dramatique des alternatives et sur les exigences de Poutine qui sont simples: Que me donnez vous en échange d'une garantie d'approvisionnement?

Les alternatives sont de deux ordres:Diversifier nos approvisionnements en gaz vers d'autres producteurs ou rebalancer la repartition des énergies que nous utilisons vers celles qui sont le plus sures.

Pour la diversification de nos fournisseurs,le fournisseur alternatif le plus simple car proche de l'Europe est l'Algérie. Il existe beaucoup d'autres fournisseurs potentiels dans le monde, au Moyen Orient en particulier, mais ils nécessitent un système d'approvisionnement par une flotte de navires méthaniers( on peut trouver), des usines de liquéfactions chez les producteurs( on peut trouver) et des usines de régazéification en Europe ( on n'en a quasiment pas). L'inconvénient du choix européen des gazoducs c'est qu'ils vous lient définitivement avec le producteur.

L'annonce de l'accord de Gazprom et de Sonatrach vient ruiner l'espoir de faire jouer la concurrence entre ces deux fournisseurs sans possibilités rapide d'en trouver d'autres. Il risque de se traduire surtout par un renchérissement de notre approvisionnement.

La vrai sécurité d'approvisionnement énergétique repose donc sur une repartition de nos sources primaires d'énergie qui soit plus en faveur de celles que nous controlons le mieux. Les énergies renouvelables, mais ce ne sont pas des sources d'énergie de masse, et le nucléaire qui offre l'avantage qu'une fois mise en place elle vous offre une maitrise totale de votre énergie pendant la durée de vie de vos centrales, 30 ou 40 ans, en même temps qu'elle a l'énorme avantage de ne pas émettre de CO2.

Nul doute que cet accord Gazprom/Sonatrach va relancer le débat sur le nucléaire en Europe.A suivre donc.

Incidemment quand vous prononcez Gazprom, la première syllabe, Gaz, est plutôt douce et accueillante. La deuxième, Prom, est plutôt violente comme celle d'une noix qui se casse ou de la langue d'un caméleon qui attrape une mouche, ou de la patte de Sher Khan, le tigre du livre de lma jungle qui se referme brutalement. Vous ne trouvez pas?

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