Gaz à effet de serre:C'est mal parti pour Kyoto

Les résultats des émissions de gaz à effet de serre dans les pays de l'Union Européenne,publiés fin juin par l'Agence Européenne de l'Environnement, ont malheureusement donnée des résultats plutot décevants.

Globalement les émissions progressent légèrement pour l'Europe des 25 de 0.3pct en 2004 ce qui fait une réduction globale de 0.9pct entre 1990 et 2004 pour un engagement de l'Europe dans le cadre du protocole de Kyoto de 8pct de baisse entre 1990 et 2010. Autant dire que nous ne sommes pas sur la bonne courbe, comme nous voyons ci contre, pour réussir à satisfaire nos engagements de Kyoto.

En 2005, première année du plan d'allocation de quotas aux industriels, le résultat n'est pas très différent.Il a été biaisé par la fixation de quotas qui se sont révelés faciles à respecter mais sont dans la même veine.

Les pays "mauvais élèves" sont les pays du sud, l'Espagne, malgré un implantation éoliennes très importantes et l'Italie. La France est en ligne avec ses objectifs sans plus.

Au moment où on étudie les quotas pour la période 2008/2012 et où on commence à discuter de l'après Kyoto, ce semi echec malgré des efforts pourtant importants rèvèle l'impact d'un certain nombre de facteurs critiques à satisfaire pour améliorer les choses comme suit:

aa/ Comme jai eu l'occasion de vous le dire dans ce blog la difficulté de base pour réduire nos émissions est que développement économique et émissions de CO2 sont absolument liés puisque toute activité humaine consomme de l'énergie et donc produit du CO2. On peut, certes, en utiliser moins que précédemment ou en gaspiller moins dans nos activités industrielles mais il est difficile de continuer à croitre économiquement en réduisant de manière substantielle nos émissions. Or quand on parle de diviser par quatre nos émissions d'içi 2050(!!!) ,la difficulté, voire l'impossibilité, est de le faire en conservant notre niveau de développement économique.

bb/Une possibilité clairement importante de réduction des émissions est de s'attaquer aux comportements des uns et des autres en particulier dans le domaine du transport individuel et collectifs. C'est à dire repasser du gros 4X4 à la berline moyenne,arreter de prendre l'avion pour aller en vacances à l'etranger, supprimer les climatisations et les piscines. Supprimer tout ce que nos compatriotes considérent, à tort ou à raison, comme le sel de leur vie. Régresser donc considérablement en qualité de vie.Et avec quelques conséquences sociales non négligeables.. C'est pour l'instant socialement inacceptable. Et pourtant, nous devrons y passer un jour...

cc/Sur les moyens de production d'énergie sans émissions de CO2 nous en sommes toujours dans la grande hypocrisie qui vise à nous faire croire que les éoliennes, un recours plus important au gaz plus quelques efforts d'économie de notre part suffiront à passer. Or les éoliennes qui ne produisent que 25pct du temps et que l'on doit completer de moyens de production classiques pour les périodes de forte demande sont un moyen complémentaire utile mais pas la solution miracle. La substitution du Gaz au pétrole est une amélioration marginale. Celle du charbon est beaucoup plus discutable sur le plan de la pollution et est également une amélioration marginale.La seule source d'energie de masse  non polluante est le nucléaire mais il reste tabou.

L'avenir reste donc assez sombre surtout que les centrales nucléaires européennes approchent de la fin de leur vie et que les remplacer sera un énorme challenge technique et financier. Sans vouloir jouer les Cassandre,il est peut être temps de le dire à nos compatriotes et à nos enfants à qui ,avec notre courage habituel, nous transmettrons sans doute le problème?

A suivre
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