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CaDerange
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13 juillet 2006

L'art de casser ce qui fonctionne bien.

Je fais allusion au débat qui réapparait en ce moment sur la suppression du système des Ecoles d'ingénieurs ou de Management et sur la réémergence de l'idée de leur réintégration dans le giron des Universités, dont le Ministre actuel délégué à l'Enseignement supérieur et à la Recherche, Monsieur François Goulard, se fait l'apôtre.

D'un coté nous avons des Universités et un enseignement supérieur dont l'echec est patent et qui renvoie tous les ans vers l'inconnu 180 000 étudiants en situation d'échec.Des locaux dans un état pitoyable,(renforcé d'ailleurs par l'irresponsabilité de certains étudiants et de leurs organisations syndicales cf les manifs anti CPE) et des budgets de fonctionnement dérisoires.

De l'autre coté des grandes écoles publiques et gratuites(celles d'ingénieurs) ou privées et payantes(celles de management) qui forment depuis des décennies avec un grand succès tous les cadres de l'industrie française et dans certains cas de l'administration ou de l'industrie publique.Un systême qui fonctionne remarquablement bien depuis de nombreuses années, dont les "produits " sont considérés comme parfaitement compétitifs avec leurs homologues étrangers et qui donne entière satisfaction à ses utilisateurs.

Que cherche t'on donc à faire? A niveler par le bas ce qui fonctionne très bien? A capturer les budgets du systême des écoles au profit des universités pour les rendre un tout petit peu moins pauvres? A répondre à une revendication de toute éternité des universitaires pour cannibaliser des écoles dont les excellent résultats agaçent et redorer ainsi leurs blasons? A prendre une revanche sur un systême, celui des écoles, antidémocratique puisque pratiquant une selection sévère alors que, bien sur, le bonheur est dans le diplome pour tous?

Je lis dans la presse que Monsieur Yannick Vallée, Vice président de la Conférence des Présidents d'Universités et bref interlocuteur du Premier Ministre au moment de la crise du CPE, affirme que les étudiants chinois ne comprennent pas le différence entre Grandes Ecoles et Universités. Monsieur Vallée devrait se renseigner où trouver les étudiants chinois qui étudient en France. Je les vois en grand nombre, quant à moi, sur les campus de nos grandes écoles d'ingénieur.Ils ont sans doute compris la différence.

Au lieu de s'intéresser à une telle intégration qui n'a pas de caractère d'urgence et existe déjà pour certaines d'entre elles (les Ecoles de Chimie), ne vaudrait il pas mieux se préoccuper des vrais problèmes de l'Université comme la modicité extreme de ses budgets par rapport à l'enseignement sécondaire, leur classement en queue de peloton dans toutes les comparaisons internationales,le malaise des cursus de sciences sociales et humaines qui ne mènent qu'au chomage,l'absence d'orientation des élèves vers des filières à débouchés,le manque de professionalisation de l'Université qu'attendent depuis toujours les employeurs?

La palette des améliorations à mettre en place est extrèmement vaste et je propose que nos Présidents d'Université et notre Ministre commencent à prouver leurs capacités de réponse à leurs propres problèmes pour acquérir une légitimité à vouloir réformer la boutique du voisin.C'est d'ailleurs l'opinion qu'exprime le pourfendeur du Mammouth, l'ancien ministre Claude Allègre.

Quand dans notre république, les responsables de telle ou telle activité commencéront à s'occuper de leur prè carré avant de regarder comment ça fonctionne(mal par principe ) dans le prè du voisin, nous aurons fait un grand pas en avant...N'est ce pas Monsieur Goulard?

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CaDerange
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